Le gouvernement koweitien devrait abolir les lois qui restreignent indûment la liberté dâexpression, soutient Human Rights Watch (HRW). Dans le dernier numéro de âIndex on Censorshipâ (vol. 29, février 2000), intitulé âWomen Who Censorâ [les femmes qui censurent], on rapporte que la loi du Koweït sur la presse et les publication et le code pénal […]
Le gouvernement koweitien devrait abolir les lois qui restreignent indûment la liberté dâexpression, soutient Human Rights Watch (HRW). Dans le dernier numéro de âIndex on Censorshipâ (vol. 29, février 2000), intitulé âWomen Who Censorâ [les femmes qui censurent], on rapporte que la loi du Koweït sur la presse et les publication et le code pénal du pays contiennent des dispositions en vertu desquelles le fait de âpublier des matériaux qui, par allusion, calomnie, sarcasme ou dénigrement, sâattaquent à Dieu, aux prophètes ou aux compagnons du prophète Mahomet, ou qui entachent la morale publiqueâ constitue un délit criminel. Les lois prévoient aussi des peines pouvant aller jusquâà trois ans de prison et 3 000 KD dâamende (9 780 $ US) pour incitation à commettre des actes immoraux, et jusquâà un an de prison et 3 000 KD dâamende (3 260 $ US) pour la propagation dâopinions qui comportent des sarcasmes, le mépris ou lâamoindrissement dâune religion ou dâune école de pensée religieuse, que ce soit par la diffamation contre son système de croyances, ses traditions, ses rites ou ses préceptesâ, dit HRW.
Le 26 mars dernier, deux écrivaines et un éditeur se sont vu infliger une amende aux termes de ces lois rédigées dans un langage opaque. Les deux femmes ont dâabord été accusées et condamnées le 22 janvier à deux mois de prison, dit âIndex on Censorshipâ. Le tribunal avait jugé à ce moment-là que les écrits des deux femmes âcontenaient des expressions qui attentaient à Dieu, et dâautres expressions indécentes et honteusesâ. Bien que les tribunaux aient par la suite renversé les peines de prison imposées et les aient remplacées par des amendes, HRW fait remarquer quââà moins que le gouvernement nâintervienne rapidement, lâespace de la liberté dâexpression est menacé de disparaître complètementâ.
Mme âAliya Shouâayb, qui enseigne à lâuniversité du Koweït, a été accusée de âblasphèmeâ et dââavoir publié des opinions qui ridiculisent la religionâ à cause de son recueil de poésie âLes Araignées déplorent une blessureâ. Lâéditeur de Mme Shouâayb a aussi été accusé pour avoir publié lâouvrage sans permis. Selon âIndex on Censorshipâ, le livre de Mme Shouâayb ne mentionne Dieu quâune seule fois, pour dire âla carte géographique secrète de Dieuâ. Leila al-âOthman a également été accusée pour avoir utilisé dans son livre âLe Départâ un âlangage indécentâ, par exemple le mot âlascifâ. âIndex on Censorshipâ rapporte que ses avocats ont fait remarquer quâelle nâavait utilisé le mot âlascifâ que pour décrire les vagues de lâocéan, et que le poème ne portait dâaucune façon sur la religion. Dans les deux cas, les juges ont négligé de préciser comment les expressions de lâécrivaine âoffensaient Dieuâ. Ces jugements sont les derniers en date dâune âsérie de cas soulevés par les religieux conservateurs du Koweït contre les journalistes, les écrivains et les intellectuelsâ, conclut HRW.