Les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE) et le groupe ARTICLE 19 sâinquiètent dâun nouveau projet de loi controversé sur les médias, déposé en Sierra Leone. Selon ARTICLE 19, le âprojet de loi no 99 de 1999 portant sur la Commission sur les médias indépendantsâ impose à la presse écrite une réglementation qui soulève […]
Les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE) et le groupe ARTICLE 19
sâinquiètent dâun nouveau projet de loi controversé sur les médias, déposé en Sierra Leone. Selon
ARTICLE 19, le âprojet de loi no 99 de 1999 portant sur la Commission sur les médias
indépendantsâ impose à la presse écrite une réglementation qui soulève de sérieuses questions
quant à la liberté dâexpression, qui lâemportent de loin sur tous ses avantages éventuels. On
propose la création dâun conseil des médias habilité à suspendre ou à révoquer les permis des
médias et à infliger de fortes amendes. Le projet de loi propose la nomination, par le Président,
dâun comité de trois personnes chargé dâétudier les plaintes contre les journalistes. Ce projet de
loi accorderait aussi de nouveaux pouvoirs au ministère de lâInformation, qui pourrait approuver
ou révoquer lâinscription des journaux autorisés à paraître. Selon un rapport que le CJFE a reçu
de la Ligue internationale des droits de lâhomme, dont le siège est à New York, âle projet de loi
sur les médias nâabroge pas les lois restrictives actuelles, telle la loi de 1964 sur la diffamation
criminelleâ.
Les derniers rapports du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et de Reporters sans
frontières (RSF) indiquent que la situation se dégrade en Sierra Leone et que les artisans des
médias reçoivent des menaces et sont agressés à Freetown. Un soldat de la Force ouest-africaine
de maintien de la paix (ECOMOG), Major Anthony, a proféré des menaces envers le directeur
intérimaire du âIndependent Observerâ, Jonathan Leigh, le 20 août dernier. Selon certaines
sources proches du CPJ, Anthony lui aurait dit âvous ne vous en sortirez pas vivant si vous
tombez encore une fois dans les pattes de lâECOMOGâ. Leigh avait publié un article au ton
sarcastique où il accusait les soldats de lâECOMOG dâ âinefficacité contre les voleursâ, et de
âpréférer la compagnie des prostituées à leur devoir dâassurer la sécurité de la villeâ. RSF et le
CPJ affirment que le directeur de âFor Di Peopleâ, Paul Kamara, a été agressé le même jour par
trois hommes armés du Front révolutionnaire uni (RUF). Les membres du RUF se seraient
offusqués dâun article paru le 16 août dans lequel on affirmait quâ âils avaient exigé de lâargent
du gouvernement pour rester à Freetown, argent quâils auraient gaspilléâ.
Selon le CPJ, âplusieurs autres rapports font état de harcèlement et dâintimidation des
journalistes, tant par des hommes du RUF que par des membres de lâancienne junte militaire du
Conseil de gouvernement des forces armées (AFRC), parfois en présence même des officiers de
lâECOMOGâ.