Selon l’Association mondiale des journaux (AMJ), la liberté de la presse est un élément crucial du processus de paix dans les Balkans. De nombreux gouvernements et des organisations internationales comme l’AMJ condamnent la loi serbe sur la presse. « Le dépôt de la loi donne une assise légale à la campagne que mène à l’heure actuelle […]
Selon l’Association mondiale des journaux (AMJ), la liberté de la presse est un élément crucial du processus de paix dans les Balkans. De nombreux gouvernements et des organisations internationales comme l’AMJ condamnent la loi serbe sur la presse. « Le dépôt de la loi donne une assise légale à la campagne que mène à l’heure actuelle votre gouvernement en vue d’éliminer le journalisme indépendant et de faire taire toutes les voix discordantes », a écrit le président de l’AMJ, Bengt Braun, dans une lettre qu’il a fait parvenir récemment au Président de la Yougoslavie, Slobodan Milosevic. « En privant vos concitoyens d’informations vitales sur la situation au Kosovo, en rendant illégal le dialogue entre Serbes et en étouffant les communications entre les Serbes et la communauté internationale, la loi a contribué de manière importante au déclenchement des hostilités avec l’OTAN […] La loi fait intervenir pour la première fois la responsabilité civile des particuliers qui commettent des délits d’expression, elle impose des amendes sans rapport avec les âcrimes’ commis et interdit toute liberté de contredire la propagande de l’Ãtat. » Le fils du Président Milosevic. Marko, a reçu 15 000 $ en janvier après qu’un tribunal eut statué qu’un journal d’opposition de Belgrade lui avait « infligé des dommages moraux » en le ridiculisant.
Un producteur de télévision de « TV Leskovac », Ivan Novkovic, a été condamné à trente jours de prison par un tribunal municipal de la ville serbe de Leskovac. Novkovic était apparu sur les écrans et avait livré un message personnel pendant une pause lors de la retransmission d’un match de basket-ball le 1er juillet. Il avait enjoint les téléspectateurs à se rassembler sur la place principale de la ville le 5 juillet pour protester contre le gouvernement qui, selon l’Association des médias électroniques indépendants (ANEM), « a conduit la Serbie au bord de la ruine et entraîné la destruction du pays ». Environ 25 000 personnes se sont présentées à l’invitation de Novkovic. Le lendemain, Novkovic était arrêté pour « avoir organisé un rassemblement public qui n’avait pas été enregistré à la police ». Il a aussi été congédié de « TV Leskovac » après sa condamnation. Un nombre indéterminé de protestataires ont été arrêtés et se sont vu refuser le droit de se défendre, rapporte le Comité des avocats de Yougoslavie.
Maintenant que la guerre en Yougoslavie a pris fin, Reporters sans frontières (RSF) affirme que tous les médias électroniques indépendants subissent toujours des restrictions et sont limités à ne retransmettre que les informations officielles de la télévision d’Ãtat (RTS) ou les bulletins de nouvelles de la radio, avec menace de sanctions pour les contrevenants. RSF rapporte aussi que trois stations de télévision régionales « Devic », « TV Soko » et « Mladenovac », ont été fermées parce qu’elles avaient refusé de retransmettre la programmation de RTS, tandis que les stations de radio privées « Dzoker », de Cacak (dans le sud du pays), et « VK », de Kikinda (dans l’ouest), ont aussi été fermées. Le directeur de la station « TV Soko », Nebojsa Ristic, est toujours détenu après avoir été condamné à un an de prison. Il a été arrêté pour avoir arboré une affiche qui demandait la liberté de la presse en Yougoslavie.
Selon RSF, « l’administration de B92, la station de radio indépendante la plus importante du pays, fermée le 24 mars par les autorités, a été prise en main par des individus considérés comme proches du régime, et la plupart des journalistes qui y travaillaient ont été congédiés. » D’après un communiqué récent de B92, le gouvernement a nommé la direction et le personnel diffuse maintenant « un mélange vulgaire de propagande nationaliste et de musique kitsch ». Il existe sur Internet un forum de solidarité avec B92, qui porte le nom de « Netaid ». Le troisième « Netaid » a lieu le 15 juillet à Belgrade et coïncide avec le début d’une campagne intensive en vue de remettre la station à ses propriétaires véritables. « Netaid » présente un contenu(vidéo et audio) diffusé sur Internet à partir de divers endroits du monde comme Vienne, Vancouver, Budapest, San Francisco, Prague, Helsinki et la Bosnie-Herzégovine. Pour de plus amples renseignements, voir http://www.freeb92.net ou communiquer avec l’organisateur de l’événement, Gordan Paunovic, à gordan@residence.aec.at.