Afin de marquer la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, le 26 juin, le groupe Reporters sans frontières (RSF) a publié un rapport intitulé « Birmanie, Soudan, Syrie et Turquie : la torture comme moyen de censure ». Ce rapport indique que neuf journalistes ont été torturés en 1998 par les forces de […]
Afin de marquer la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, le 26 juin, le groupe Reporters sans frontières (RSF) a publié un rapport intitulé « Birmanie, Soudan, Syrie et Turquie : la torture comme moyen de censure ». Ce rapport indique que neuf journalistes ont été torturés en 1998 par les forces de l’ordre en Turquie, et que le journaliste Aydogan Inal a subi le même sort en mars dernier. En Syrie, onze journalistes ont été victimes de mauvais traitements caractérisés. En mai, Mohammed Abdel Sid, correspondant à Khartoum du quotidien « Asharq Al-Awsat », a subi des brûlures à un pied pendant sa détention. En Birmanie, Win Tin, rédacteur en chef du quotidien « Hanthawathi », a été enfermé pendant plusieurs semaines en 1995 dans une niche à l’intérieur de l’enceinte de la prison. RSF fait aussi observer que la torture est pratiquée au Zimbabwe, où les journalistes Mark Chavunduka et Ray Choto, du « Sunday Standard », ont été torturés en prison pendant deux jours en janvier dernier, pendant lesquels on leur a infligé des sévices physiques et psychologiques. De plus, remarque RSF, « au Nigéria, sous la dictature du général Abacha, au moins quatre journalistes ont été emprisonnés dans des conditions inhumaines et dégradantes ».
RSF rappelle que l’article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme stipule que « nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». La même disposition se retrouve dans l’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations unies (PIRDCP). Enfin, l’article 2 de la Convention contre la torture dispose que « tout Etat partie prend des mesures législatives, administratives, judiciaires et autres mesures efficaces pour empêcher que des actes de torture soient commis dans tout territoire sous sa juridiction ». Selon RSF, « de nombreux pays ne respectent pas les dispositions prévues par ces textes. Certains d’entre eux – la Turquie, le Soudan, la Syrie et la Birmanie – pratiquent la torture à grande échelle, notamment contre les journalistes. » RSF demande à la Turquie et à la Birmanie de ratifier le PIRDCP, et au Nigéria, au Soudan, à la Syrie et au Zimbabwe, qui ont déjà ratifié le pacte, « de respecter leurs engagements internationaux ». RSF demande aussi à ces pays de ratifier la Convention contre la torture et d’en respecter les dispositions.
RSF conclut son rapport en indiquant que « le maintien de lois d’exception, en vertu desquelles le temps des gardes à vue, les modalités de la détention provisoire et la durée des peines d’emprisonnement sont différentes de celles prévues par le droit commun, est un facteur favorisant les pratiques de la torture par les forces de l’ordre. » Pour obtenir de plus amples renseignements, communiquer avec Manuel Jardinaud à RSF, 5, rue Geoffroy-Marie, 75009, France, téléphone : +33 1 44 83 84 84; télécopieur : +33 1 45 23 11 51; courrier électronique : asie@rsf.fr; site web : http://www.rsf.fr.