Reporters sans frontières (RSF) signale que les éléments conservateurs ont déposé au Parlement iranien un projet de loi sur la presse qui aurait pour effet de restreindre encore davantage la liberté d’action des médias, déjà passablement circonscrite. Les partisans du Guide spirituel, l’ayatollah Khamenei, qui ont la majorité au Parlement, espèrent réformer le système actuel […]
Reporters sans frontières (RSF) signale que les éléments conservateurs ont déposé au Parlement iranien un projet de loi sur la presse qui aurait pour effet de restreindre encore davantage la liberté d’action des médias, déjà passablement circonscrite. Les partisans du Guide spirituel, l’ayatollah Khamenei, qui ont la majorité au Parlement, espèrent réformer le système actuel des tribunaux chargés des affaires de presse, pour en faire une arme encore plus restrictive et poser une menace sérieuse à la liberté de la presse. Rappelant que seize journaux ont été suspendus et que treize journalistes ont été arrêtés au cours des dix-huit derniers moins, RSF signale aussi qu’une campagne de harcèlement est en cours contre la presse. Selon RSF, « les journalistes de la presse libérale subissent les pressions de la part de l’appareil judiciaire, dominé par les conservateurs ». Des journaux sont suspendus pour de simples affaires de « diffamation ». Cinq dissidents et intellectuels, dont deux journalistes, ont été assassinés l’an dernier. D’autres personnes ont été arrêtées et n’ont été relâchées qu’après avoir versé des amendes colossales. Selon RSF, « les élections législatives sont prévues pour mars 2000, à l’issue desquelles les tenants de la ligne dure craignent de perdre leur dernier bastion au sein du régime islamique ».
Encore récemment, RSF a dénoncé l’arrestation de deux journalistes qui collaboraient à l’hebdomadaire réformiste « Hoviyat-é-khich ». Le rédacteur en chef Hechmatollah Tabarzadi a été arrêté le 19 juin après avoir été sommé de comparaître devant un tribunal révolutionnaire à Téhéran. Le 16 juin, le directeur de l’hebdomadaire, Hossein Kachani, a lui aussi été arrêté après que le sous-ministre de la Culture et de la Foi islamique responsable de la presse eut porté plainte contre l’hebdomadaire, l’accusant de publier « des informations fausses et insultantes ».
En avril, le groupe Freedom House rapportait que le journal « Zan » (« Femme »), de tendance modérée, avait été fermé temporairement par le tribunal révolutionnaire de Téhéran. « Zan » est dirigé par Faezeh Hashemi, fille de l’ancien président Akbar Hashemi Rafsanjani. Le journal « aurait rendu les autorités furieuses en publiant une déclaration de la veuve de l’ex-Shah Mohammad Reza Pahlavi et une caricature sur les lois islamiques concernant les femmes ». « Zan » a commencé à paraître en août 1998 et défend le rôle des femmes dans la vie politique, culturelle et sociale.