Les pays d’Afrique australe ne parviennent pas à protéger la liberté des médias en temps de tension politique. C’est ce qu’affirme l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA) dans son rapport sur la situation de la liberté des médias dans cette région du monde pour 1998. Intitulé « So This is Democracy? » [C’est donc ça, la démocratie?], […]
Les pays d’Afrique australe ne parviennent pas à protéger la liberté des médias en temps de tension politique. C’est ce qu’affirme l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA) dans son rapport sur la situation de la liberté des médias dans cette région du monde pour 1998. Intitulé « So This is Democracy? » [C’est donc ça, la démocratie?], le rapport recense plus de 160 incidents où des violations de nature variée ont été commises, ou de changements importants survenus dans le traitement des médias en Angola, au Botswana, au Lesotho, au Malawi, au Mozambique, en Namibie, en Afrique du Sud, au Swaziland, en Tanzanie, en Zambie et au Zimbabwe. Dans le survol de la région, Guy Berger, qui enseigne le journalisme en Afrique du Sud, écrit : « le véritable test de la liberté des médias dans une société, c’est en période de crise politique. Or, en 1998, aucun des pays dont le MISA observe la scène politique n’a passé ce test. […] Les gains réalisés en 1998 n’ont pas été offerts sur un plateau; au contraire, il a fallu se battre pour les obtenir. Les moyens de défense que nous avons consolidés ne l’ont pas été parce que les attaques ont diminué; nous le devons à la persévérance des défenseurs de la liberté. Il ne manque pas d’éléments très puissants qui cherchent à faire taire les journalistes. »
Le MISA précise avoir « ajouté au rapport de cette année un élément important, la reconnaissance des diverses victoires que les médias ont remportées. De tous les incidents recensés, cependant, il n’y en a que 25 qui constituent des victoires. » C’est pour la Zambie qu’a été lancé le plus grand nombre d’alertes (28), ce qui en fait, pour la troisième année d’affilée, le pays le plus délinquant de la région. Il t a quand même eu, en Zambie, quelques petites victoires, fait remarquer le MISA. « Plus de la moitié des incidents recensés en Zambie portaient sur des procédures judiciaires, gracieusetés de politiciens incapables de tolérer des médias indépendants », soutient-il. On a émis 21 alertes au sujet de la Tanzanie, dit le MISA, « ce qui devrait constituer un signal d’alarme, étant donné que cela représente une augmentation considérable par rapport aux douze alertes lancées dans ce pays en 1997 ». Le MISA ne recense qu’un journaliste assassiné dans la région en 1998, en Angola, et 17 cas d’incarcération. Il note également « dix-neuf incidents dans lesquels des artisans des médias ou des établissements ont été attaqués, trente-trois cas de censure, vingt-neuf de harcèlement, neuf de menaces et soixante-six cas de poursuites judiciaires où sont impliqués des médias, des travailleurs des médias ou des établissements, qui doivent répondre à la justice ou faire face à de nouvelles lois qui ont été présentées ou à d’autres qui ont été abolies ».
Afin de marquer la Journée mondiale de la liberté de la presse, le MISA a préparé des lettres à envoyer à un certain nombre de chefs d’État d’Afrique australe pour attirer leur attention sur des questions liées à la liberté d’expression et à la liberté des médias. Ces lettres sont rédigées au nom de personnes déterminées. Les gens sont priés de signer des copies des lettres, de les expédier par télécopieur, de préférence pendant la semaine du 3 mai ou pendant le mois de mai. Pour obtenir un exemplaire du rapport « So This is Democracy? », communiquer avec Gisella Itembu au Secrétariat régional du MISA, (MISA Regional Secretariat) Private Bag, 13386 Windhoek, Namibie; téléphone : +264 61 260 394; télécopieur : +264 61 248 016; adresse électronique : research@misa.org.na; site web : http://www.misanet.org/.