La Fédération internationale des journalistes (FIJ) critique vivement le projet de code de la presse, que propose la Commission indépendante des médias (IMC) de Bosnie-Herzégovine, et elle affirme qu’il pourrait servir à circonscrire le travail des journalistes. Selon la FIJ, le projet de code est « trop prohibitif et ne peut servir aux journalistes de base […]
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) critique vivement le projet de code de la presse, que propose la Commission indépendante des médias (IMC) de Bosnie-Herzégovine, et elle affirme qu’il pourrait servir à circonscrire le travail des journalistes. Selon la FIJ, le projet de code est « trop prohibitif et ne peut servir aux journalistes de base convenable pour régler les questions d’éthique ». Pour son secrétaire général, Aidan White, « le projet de code est rempli de dispositions vagues et ambiguës, que l’on pourrait facilement utiliser pour restreindre le libre exercice du journalisme. […] le code dit aux journalistes âde ne pas offenser de vastes secteurs du public’. C’est exactement ce que fait le meilleur journalisme que nous connaissons et c’est ce qui suscite le débat public capable de favoriser des changements positifs. Il faut se demander pourquoi la communauté internationale veut empêcher les journalistes bosniaques d’en faire autant. » En outre, de poursuivre White, la définition de « l’intérêt public […] se restreint aux actions qui dévoilent des crimes, protègent la santé publique et évitent au public d’être leurré […] Est exclu un large éventail d’informations que le public a le droit de connaître », notamment la corruption des hauts fonctionnaires.
La Commission indépendante des médias (IMC) est un organisme international établi par l’autorité du Bureau du haut-représentant; elle a été créée lors d’un colloque parrainé par le Conseil de l’Europe à la fin de l’année dernière. Le projet de code mentionne la FIJ comme référence, même si la FIJ affirme n’avoir jamais été consultée sur le code et qu’elle s’en dissocie entièrement. La FIJ et ses quatre organisations de journalistes de Bosnie et d’Herzégovine ont adopté en octobre dernier leur propre charte de principes concernant la conduite des journalistes, ce que M. White considère comme une « base convenable pour l’établissement d’une auto-réglementation dans les médias de Bosnie ». M. White conclut en disant que la FIJ espère que « l’IMC et le Conseil de l’Europe s’en serviront et reconnaîtront qu’un code de conduite a plus de chances de bien fonctionner s’il est défini par les professionnels des communications eux-mêmes ».