Le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) rapporte qu’on a retrouvé le cadavre de l’écrivain et traducteur Majid Sharif, porté disparu le 20 novembre 1998. Sa famille l’a identifié à la morgue de Téhéran le 24 octobre. Selon le WiPC, « bien qu’on ne sache pas à l’heure actuelle exactement ce qui s’est […]
Le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) rapporte qu’on a retrouvé le cadavre de l’écrivain et traducteur Majid Sharif, porté disparu le 20 novembre 1998. Sa famille l’a identifié à la morgue de Téhéran le 24 octobre. Selon le WiPC, « bien qu’on ne sache pas à l’heure actuelle exactement ce qui s’est passé, on craint que sa disparition et son décès ne soient reliés à ses appels à une interprétation plus moderne de l’islam ». Le corps ne portait aucune marque de violence ou de torture, et un rapport de la presse officielle laisse entendre qu’il aurait subi une crise cardiaque.
Sharif, qui était musulman pratiquant, appartenait à un groupe qui s’appelait le « Comité de recherche sur les ouvrages du Dr Shariati ». Selon le WiPC, le Dr Shariati est « un théologien islamique, maintenant décédé, qui défendait une approche plus moderne de l’islam et la séparation de la religion et de l’État ». Le WiPC note aussi qu' »après la révolution qui a conduit l’ayatollah Khomeini au pouvoir, les écrits du Dr Shariati ont été interdits. Par son travail au Comité, Sharif demandait au gouvernement iranien de rendre de nouveau [ses ouvrages] plus accessibles ». Sharif avait écrit plusieurs livres dont « L’Islam sans démocratie », où il fait valoir que le temps est venu pour les collectivités islamiques d’embrasser la démocratie. Il avait traduit des ouvrages et de la poésie, et il était l’auteur d’essais sur des questions politiques et sociologiques pour un influent journal local, l' »Iran Farda » (« Iran de Demain »). Au début de l’année, tandis qu’on fermait plusieurs revues et qu’on arrêtait des journalistes, Sharif avait été convoqué à plusieurs reprises par le ministère de l’Information pour être interrogé, mais n’avait pas été entravé dans son travail.