La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne le parlement ukrainien à la suite de l’adoption d’une loi, qualifiée de « l’une des menaces les plus graves à la liberté de la presse de l’ère post-soviétique », qui nie aux journalistes le droit de protéger leurs sources. Promulguée le 9 juillet, la loi habilite les autorités […]
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne le parlement ukrainien à la suite de l’adoption d’une loi, qualifiée de « l’une des menaces les plus graves à la liberté de la presse de l’ère post-soviétique », qui nie aux journalistes le droit de protéger leurs sources. Promulguée le 9 juillet, la loi habilite les autorités à détenir les journalistes soupçonnés de divulguer des secrets d’État.
« Cette loi modifie certains aspects de l’actuelle loi en vigueur en Ukraine et accorde des pouvoirs excessifs aux services secrets ukrainiens, qui les habilitent à enquêter sur l’utilisation « illégale » de moyens techniques spéciaux (enregistrement de conversations téléphoniques, utilisation des technologies de l’information, etc.) pour obtenir des renseignements de sources anonymes », dit la FIJ.
Le parlement ukrainien a émis à propos de cette loi une déclaration dans laquelle il affirme « munir le personnel des services secrets ukrainiens de droits spéciaux afin d’arrêter les journalistes qui enquêtent sur des sujets reliés à des secrets d’État et qui ont l’intention de publier ces informations. Par la suite, les services secrets sont autorisés à exiger une déclaration écrite du journaliste, donnant les raisons de la violation de secrets d’État et de renseignements confidentiels. Les services secrets sont aussi autorisés à procéder à la fouille corporelle et à celle des effets personnels.
« […] La loi propose également des amendes pour les journalistes arrêtés pour avoir cherché à obtenir, modifier, utiliser et/ou transférer des renseignements par des moyens techniques. L’amende se situerait entre 50 et 300 fois le salaire mensuel du journaliste en question et, dans le cas de la source gouvernementale, entre 200 et 500 fois son salaire mensuel. »
La FIJ entend dénoncer la nouvelle loi devant le Conseil de l’Europe, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l’Union européenne. Le Représentant de l’OSCE pour la liberté des médias, Freimut Duve, a donné son appui à la position de la FIJ, soutenant que la nouvelle loi aura un « effet peu rassurant sur le travail des journalistes, surtout chez ceux qui enquêtent sur des affaires de corruption ».
Pour plus de renseignements, consulter le site web de l’IFEX :
http://ifex.org/en/content/view/full/1092/
Visite:
– FIJ: http://www.ifj.org/default.asp?Language=FR
– OSCE: http://www.osce.org/news/generate.php3?news_id=3421