Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et l’Association mondiale des journaux (AMJ) font part de leur préoccupation devant les conditions de la liberté de la presse en Algérie, où les imprimeries contrôlées par le gouvernement ont menacé ces dernières semaines de cesser d’imprimer […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et l’Association mondiale des journaux (AMJ) font part de leur préoccupation devant les conditions de la liberté de la presse en Algérie, où les imprimeries contrôlées par le gouvernement ont menacé ces dernières semaines de cesser d’imprimer six quotidiens privés.
Le 14 août, les imprimeries ont émis un ultimatum aux six journaux ? « El-Khabar », « Errai », « Le Soir d’Algérie », « Le Matin », « L’Expression », et « Liberté» dans lequel elles les mettaient en demeure de payer les amendes dues aux imprimeurs dans les 72 heures, sans quoi ils ne seraient pas imprimés, indique le CPJ.
Les rédacteurs des journaux disent que les imprimeurs ont émis l’ultimatum en dépit d’accords antérieurs selon lesquels les journaux pouvaient payer les dettes par versements, et que les sommes exigées n’étaient en fait pas dues avant plusieurs mois, souligne le CPJ. Plusieurs ont fait remarquer que d’autres journaux algériens qui doivent de l’argent aux imprimeries n’ont pas reçu l’ultimatum.
Des journalistes estiment que les officiels algériens utilisent les dettes des journaux comme moyen de pression sur les publications indépendantes à cause de leur position éditoriale, dit le CPJ. Depuis le 14 août, tous les journaux, à l’exception de « L’Expression » et de « Errai », ont acquitté leur dette et ont pu reprendre l’impression de leurs publications.
Ce n’est pas la première fois que les imprimeries contrôlées par le gouvernement algérien refusent d’imprimer les journaux, dit le CPJ. Depuis l’apparition des journaux privés en Algérie au début des années 1990, les rédacteurs se plaignent constamment de pressions politiques.
Les journalistes subissent aussi des pressions pour qu’ils évitent les reportages critiques des responsables du gouvernement. Le Président Abdel Aziz Boutéflika a ratifié en 2001 une série d’amendements au Code pénal du pays qui prévoient des peines allant jusqu’à un an de prison et des amendes pouvant atteindre 250 000 dinars (3 200 $ US) pour diffamation du président, rappelle le CPJ. Les amendements prévoient des sanctions similaires en cas de diffamation du Parlement, des tribunaux et de l’armée.
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE:
– Participer à la campagne du Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) sur l’Afrique du Nord [voir : http://ifex.org/fr/content/view/full/53270/].
Pour des précisons, communiquer avec Sara Birch : sbirch@wipcpen.org
– Tenez-vous au courant des affaires de libre expression en Algérie. Consultez le site web de l’IFEX : http://ifex.org/fr/content/view/full/687/