Des dizaines de journalistes ont été blessés en Azerbaïdjan pendant qu’ils couvraient les élections présidentielles et les affrontements entre les protestataires de l’opposition et les autorités qui ont suivi le scrutin et qui ont suscité des appels inquiets de la part de membres de l’IFEX. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), des […]
Des dizaines de journalistes ont été blessés en Azerbaïdjan pendant qu’ils couvraient les élections présidentielles et les affrontements entre les protestataires de l’opposition et les autorités qui ont suivi le scrutin et qui ont suscité des appels inquiets de la part de membres de l’IFEX.
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), des dizaines de journalistes ont été sérieusement passés à tabac par les forces de sécurité le 16 octobre tandis qu’ils couvraient un rallye de l’opposition à Bakou, la capitale. Parmi les blessés on compte Azer Hasret, du Syndicat des journalistes.
Ce sont des partisans du Mussavat, un parti d’opposition, qui avaient organisé le rassemblement afin de protester contre les résultats de l’élection, selon lesquels Ilham Aliev, fils de l’autoritaire président Heydar Aliyev, aurait obtenu presque 80 pour 100 des voix. Le Mussavat aurait reçu 12 pour 100 des suffrages.
D’après Human Rights Watch, les forces de sécurité azerbaïdjanaises ont eu recours à une force excessive contre les manifestants, faisant usage de balles de caoutchouc, de matraques, de chiens policiers et de gaz lacrymogènes. Au moins un manifestant, Hamidagha Zakhidov, a été battu à mort, tandis qu’environ 300 personnes ont été blessées.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) rapporte qu’entre le 15 et le 17 octobre, jusqu’à 73 journalistes ont été détenus, harcelés et agressés par la police et par des partisans du parti au pouvoir pendant qu’ils observaient le déroulement du scrutin. Les autorités ont également fermé les bureaux du journal d’opposition, « Yeni Mussavat », fait remarquer l’Institut international de la presse (IIP).
Les attaques ont incité le Conseil de l’Europe et le Représentant de l’OSCE pour la liberté des médias, Freimut Duve, à écrire aux autorités azerbaïdjanaises pour leur faire part de leur inquiétude.
Human Rights Watch rapporte que la manifestation de l’opposition s’est déroulée dans le climat qui sévissait pendant la période précédant les élections, climat d’intimidation constante et de violence commandité par le gouvernement contre l’opposition.
Le gouvernement a rempli de ses partisans la Commission centrale des élections et la commission électorale locale, et il a interdit aux organisations non gouvernementales locales de surveiller le déroulement du scrutin, indique le groupe dans un document d’information rendu public la semaine dernière.
Des responsables du gouvernement se sont rangés ouvertement du côté d’Aliev pendant la campagne, faisant constamment obstruction aux rassemblements de l’opposition et s’efforçant de limiter la participation publique aux événements de l’opposition.
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE:
Écrire au gouvernement de l’Azerbaïdjan en utilisant le modèle de lettre proposé par l’IIP : http://ifex.org/en/content/view/full/54389/
Rester informés de la situation en Azerbaïdjan. Consulter les sites suivants :
– Document d’information de Human Rights Watch : http://www.hrw.org/backgrounder/eca/azerbaijan/index.htm
– CASCFEN : http://www.cascfen.org/modules.php?name=News&file=article&sid=915
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2003/Azer17oct03na.html
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2028&Language=EN
– IIP : http://www.freemedia.at/
– Conseil de l’Europe : http://press.coe.int/cp/2003/518a(2003).htm
– OSCE : http://www.osce.org/news/show_news.php?id=3615
(Image: © Peter Bouckert – Human Rights Watch)