Les groupes Freedom House, Human Rights Watch et Reporters sans frontières (RSF) pressent la communauté internationale d’exercer des pressions sur le gouvernement ukrainien dont le président, Léonide Koutchma, resserre son emprise sur la liberté d’expression. Freedom House a publié un rapport qui prévient qu’à moins que le gouvernement ukrainien ne mette fin à son harcèlement […]
Les groupes Freedom House, Human Rights Watch et Reporters sans frontières (RSF) pressent la communauté internationale d’exercer des pressions sur le gouvernement ukrainien dont le président, Léonide Koutchma, resserre son emprise sur la liberté d’expression.
Freedom House a publié un rapport qui prévient qu’à moins que le gouvernement ukrainien ne mette fin à son harcèlement et à ses man?uvres d’intimidation des médias, l’élection présidentielle de 2004 ne sera ni équitable ni transparente. « Les médias d’informations de l’Ukraine fonctionnent dans un système de censure élaboré qui exclut des ondes et des journaux les groupes politiques d’opposition et autres organisations qui observent une attitude critique à l’égard du gouvernement », dit le rapport.
Le gouvernement Koutchma déforme systématiquement les nouvelles et oriente la couverture des affaires politiques, alors que les médias ukrainiens se heurtent à de nombreux obstacles, dont de piètres normes en matière d’éthique, une formation inadéquate et les difficultés économiques, dit Freedom House.
L’élection présidentielle d’octobre 2004 en Ukraine revêt une importance considérable sur les plans politique, social et économique, car elle marquera la fin du régime Koutchma. En vertu de la Constitution ukrainienne, ce dernier ne peut en effet solliciter un troisième mandat.
Par ailleurs, RSF s’est dit alarmé par les dernières man?uvres de la police secrète d’Ukraine (SBU) pour prendre le contrôle des exploitations de l’Internet dans le pays. En juillet, la SBU a tenté de s’emparer du nom de domaine « .ua » en l’arrachant à Hostmaster, une société privée. Hostmaster a entamé des poursuites contre le gouvernement au sujet de cette tentative de prise de contrôle.
Ce même mois, la commission des télécommunications, que dirige l’État, pressait les fournisseurs de services Internet et de compagnies de téléphone du pays d’installer des dispositifs de surveillance dans leur équipement. En août, la SBU a demandé au parlement ukrainien de légaliser la surveillance des communications sur Internet et au téléphone sous prétexte de « lutte contre le crime », rapporte RSF.
Human Rights Watch soutient pour sa part que l’Union européenne, qui cherche à tisser des liens plus étroits avec l’Ukraine, devrait insister pour que l’Ukraine affiche des progrès au chapitre de la liberté d’expression.
« L’Ukraine doit adopter des mesures soutenues et efficaces pour empêcher et sanctionner la censure officielle, éliminer les actions judiciaires arbitraires contre les stations de télévision et autres médias, et mettre fin au harcèlement des journalistes et à la violence contre eux », dit Human Rights Watch.
Lire le rapport complet de Freedom House : http://www.freedomhouse.org/pdf_docs/ukraine/ukrainemedia.pdf
Consulter les sites suivants :
– Alertes de l’IFEX sur l’Ukraine : http://ifex.org/fr/content/view/full/1306/
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=8359
– Rapport de Human Rights Watch sur l’Ukraine : http://www.hrw.org/reports/2003/ukraine0303/
– Institut des mass-médias : http://en.imi.org.ua/