La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a ouvert une enquête sur le meurtre du journaliste ukrainien Gyorgy Gongadze afin de faire la lumière sur les obstacles juridiques et institutionnels à la liberté de la presse dans le pays. Défenseur de la liberté de la presse et critique incisif du gouvernement ukrainien, Gongadze est disparu le […]
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a ouvert une enquête sur le meurtre du journaliste ukrainien Gyorgy Gongadze afin de faire la lumière sur les obstacles juridiques et institutionnels à la liberté de la presse dans le pays.
Défenseur de la liberté de la presse et critique incisif du gouvernement ukrainien, Gongadze est disparu le 16 septembre 2000. Son cadavre décapité a été retrouvé deux mois plus tard. Une enquête officielle sur le meurtre de Gongadze a réalisé peu de progrès, et les assassins courent toujours.
L’enquête de la FIJ ne comportera pas d’examen judiciaire, mais se concentrera sur les facteurs politiques et sociaux qui ont empêché une enquête en profondeur, sur la réponse des institutions d’État pertinentes et de la société civile sur l’affaire, de même que sur leur rôle pour faire avancer l’enquête ou pour lui nuire.
Une commission de travail effectuera une mission d’enquête à Kiev au début de l’an prochain, et produira un rapport définitif avant la mi-2004. La FIJ dit que les recommandations du rapport serviront de base pour la promotion de changements de politique dans les médias ukrainiens.
Les Ukrainiens iront aux urnes en 2004. Les journalistes locaux se prémunissent contre de possibles mesures de harcèlement de la part du gouvernement et à des contraintes à leurs reportages sur les élections en prenant publiquement l’engagement de préserver l’éthique journalistique.
Le 10 novembre, selon ce que rapporte l’Open Society Institute, plus de 300 journalistes et propriétaires de médias ont adopté une « Résolution sur les principes de conduite des médias pendant la campagne électorale ».
Les propriétaires de médias se sont engagés à créer et à diffuser des programmes qui « prévoient des discussions en direct » des candidats à la présidence. Ils se sont également engagés à éviter d’intervenir dans la politique rédactionnelle de leurs entreprises.
Les journalistes ont promis pour leur part de respecter la vie privée des candidats présidentiels et d’éviter de répandre des accusations non fondées et de fausses déclarations « qui dénigrent leur honneur et leur dignité ».
La résolution a été adoptée à Kiev lors d’un forum organisé par l’International Renaissance Foundation. Des représentants du Conseil de l’Europe, de la Commission européenne et de l’Ambassade des États-Unis comptaient parmi les participants à l’événement, intitulé Second Forum des journalistes « Pour des élections sans censure ».
Les participants ont aussi prié le Président de l’Ukraine, Léonide Koutchma, de mettre fin à la pratique qui consiste à dicter la couverture des nouvelles aux médias du pays, pratique connue sous le vocable de « temnyky ».
Human Rights Watch dit que les médias qui refusent d’obéir aux instructions du président en ce qui a trait à ce que l’on doit couvrir risquent un éventail de sanctions, dont l’annulation de permis, les poursuites en diffamation, la rétrogradation, les réductions de salaire et les man?uvres de vérification fiscale.
Lire le rapport de Human Rights Watch sur le « temnyky » : http://www.hrw.org/reports/2003/ukraine0303/
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://ifex.org/fr/content/view/full/53579/
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2090&Language=EN
– Profil de Gongadze par la BBC : http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/europe/2257987.stm
– ARTICLE 19 sur l’Ukraine : http://www.article19.org.ua/indexe.html
– International Renaissance Foundation : http://www.irf.kiev.ua/eng/