En réponse aux pressions de Reporters sans frontières (RSF), l’Arabie saoudite a levé l’interdit dont étaient frappés deux sites web gais. L’accès aux sites web gaymiddleast.com et 365gay.com dans le pays était bloqué depuis le début mars 2004, après que les autorités les eurent jugés « pornographiques ». Dans une réponse écrite à RSF le […]
En réponse aux pressions de Reporters sans frontières (RSF), l’Arabie saoudite a levé l’interdit dont étaient frappés deux sites web gais. L’accès aux sites web gaymiddleast.com et 365gay.com dans le pays était bloqué depuis le début mars 2004, après que les autorités les eurent jugés « pornographiques ».
Dans une réponse écrite à RSF le 30 mars 2004, l’Unité des services Internet du pays (ISU), qui contrôle tout l’accès à l’Internet en Arabie saoudite, déclare : « après avoir reçu votre lettre, nous avons soumis ces deux sites à un nouvel examen » et ne constate aucun contenu pornographique.
Gaymiddleeast.com couvre les questions gaies, entre autres la discrimination, l’homophobie et la défense des droits des gais au Moyen-Orient, dit RSF. Sa couverture s’étend à 15 pays. L’homosexualité est interdite en Arabie saoudite et passible d’emprisonnement ou du fouet.
RSF accueille favorablement la décision de l’ISU, et dit espérer que cela constitue la première étape vers un adoucissement de la censure de l’Internet en Arabie saoudite.
Quelques jours avant la levée de l’interdit, RSF avait créé une parodie de cérémonie de remise des prix du Festival de Cannes, lors de laquelle le groupe avait décerné à l’Arabie saoudite un « Premier Prix de la Censure » pour la censure de l’Internet. Le gouvernement a instauré l’un des systèmes de filtrage de l’Internet les plus imposants du monde, qui bloque l’accès à plus de 400 000 pages web, déclare RSF.
La censure de l’Internet n’est pas la seule forme utilisée pour faire taire en Arabie saoudite. D’après le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC), des écrivains et des intellectuels du pays ont été détenus ces dernières semaines pour avoir critiqué la lenteur du gouvernement dans ses efforts pour procéder à des réformes politiques. Douze personnes, dont l’écrivain Ali Al-Domaini et l’éditeur Mohammed Said Tayib, ont été détenus par les autorités pour avoir tenté d’établir une organisation indépendante de défense des droits de la personne, dit l’WiPC.
Le WiPC demande leur libération immédiate et presse les défenseurs de la libre expression d’envoyer des appels d’appui à al-Domaini et à Tayib.
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE
Écrire aux autorités saoudiennes en utilisant les conseils du WiPC pour la rédaction des lettres : http://ifex.org/en/content/view/full/57592/
Rester informés de la situation. Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=9587
– Comité pour la protection des journalistes : http://www.cpj.org/attacks03/mideast03/saudi.html