Quatorze ans après la chute du régime de l’ancien dictateur Nicolae Ceausescu en Roumanie et le retour de la démocratie, la liberté de la presse demeure toujours fragile, rapporte Reporters sans frontières (RSF). L’organisation a produit la semaine dernière un rapport sur la situation dans le pays, après qu’une mission d’enquête se fut rendue en […]
Quatorze ans après la chute du régime de l’ancien dictateur Nicolae Ceausescu en Roumanie et le retour de la démocratie, la liberté de la presse demeure toujours fragile, rapporte Reporters sans frontières (RSF). L’organisation a produit la semaine dernière un rapport sur la situation dans le pays, après qu’une mission d’enquête se fut rendue en Roumanie à la fin mars.
Selon RSF, la Roumanie, qui a demandé à adhérer à l’Union européenne en 2007, s’efforce de répondre aux critères d’adhésion.
La situation est particulièrement alarmante dans les provinces, où les quelques journalistes d’enquête qui osent couvrir les affaires de corruption vivent dans des conditions de plus en plus dangereuses. En 2003, RSF a recensé quatre cas où des journalistes ont été brutalement agressés à cause de leur travail. Le journalisme d’enquête disparaît rapidement des salles de nouvelles en partie à cause de la violence et de l’intimidation, d’après une étude locale mentionnée par RSF.
Il y a d’autres facteurs, notamment la piètre qualité du journalisme, ce qui mène souvent à des reportages non vérifiés et non équilibrés et à des pressions de la part de politiciens corrompus et de puissants propriétaires d’entreprises. Les journalistes d’enquête sont mal payés, ce qui les rend vulnérables à la manipulation.
Les propriétaires de médias eux aussi utilisent leurs entreprises pour favoriser leurs ambitions politiques et économiques, ce qui affaiblit l’aptitude des médias à couvrir la nouvelle de manière indépendante, dit RSF. À l’échelle nationale, RSF a constaté que le phénomène de l’autocensure est largement répandu chez les journalistes, qui disent éviter les sujets délicats comme la corruption et la demande d’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne, par crainte de susciter la colère des responsables gouvernementaux.
RSF indique également que la presse électronique manque de couverture équilibrée et favorise une couverture positive des dirigeants des partis au pouvoir.
Le rapport de RSF formule un certain nombre de recommandations au gouvernement roumain, notamment l’accélération des enquêtes et la garantie d’une couverture équilibrée dans le secteur de la radiodiffusion.
Voir le rapport de RSF à :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=10082