Au Bénin, pays qui présente l’une des meilleures fiches de l’Afrique de l’Ouest en matière de liberté de presse, deux reporters ont été emprisonnés jusqu’à maintenant cette année, ce qui fait d’eux les premiers journalistes depuis 1996 à être emprisonnés à cause de leur travail, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Le […]
Au Bénin, pays qui présente l’une des meilleures fiches de l’Afrique de l’Ouest en matière de liberté de presse, deux reporters ont été emprisonnés jusqu’à maintenant cette année, ce qui fait d’eux les premiers journalistes depuis 1996 à être emprisonnés à cause de leur travail, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Le 13 août dernier, Patrick Adjamonsi, directeur de la publication au quotidien « L’Aurore », a été arrêté, accusé de diffamation et incarcéré à la prison de Cotonou. Les chefs d’accusation découlent d’un article paru en novembre 2003, dans lequel il laissait entendre que la corruption pourrait avoir joué un rôle lorsque l’autorité étatique en matière de communications, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, a versé des subventions gouvernementales à la presse privée, dit le CPJ.
D’abord condamné à six mois de prison, Adjamonsi a interjeté appel de la décision et obtenu un nouveau procès, qui doit débuter le 19 octobre.
Un autre journaliste, Jean-Baptiste Hounkonnou, a été emprisonné le 16 mars dernier, après avoir été condamné à six mois de prison pour diffamation, rappelle le CPJ. Chef de la publication au quotidien « Le Nouvel Essor », Hounkonnou a été libéré en mai après avoir interjeté appel. Il continue cependant à répondre à des accusations de diffamation qui pourraient le ramener en prison.
Par ailleurs, deux autres journalistes du journal privé « La Pyramide » risquent la prison s’ils perdent devant les tribunaux un procès prévu en octobre. Le reporter John Akintola et le directeur de publication Christophe Hodonou sont accusés de diffamation en raison d’un article paru dans « La Pyramide » qui parlait de distribution de subventions à la presse.
Selon le CPJ, ces affaires s’avèrent troublantes si on examine le dossier que présente le Bénin depuis quelques années au chapitre de la liberté de la presse. « La tolérance générale de la critique par le gouvernement béninois, et les médias du pays, en pleine croissance dynamique, donnent souvent aux autres pays d’Afrique de l’Ouest un bon exemple de liberté de presse », dit l’organisation.
D’autres membres de l’IFEX classent aussi le Bénin très haut parmi les pays d’Afrique. Dans son étude annuelle de 2004, Reporters sans frontières (RSF) dit que le Bénin constitue « l’un des pays d’Afrique qui respecte le plus la liberté de la presse ».
Pour sa part, Freedom House, dans son étude de 2004 sur la liberté de la presse, fait remarquer que « les garanties constitutionnelles de la liberté d’expression sont en grande partie respectées dans la pratique » et que « les médias sont relativement libres de critiquer le gouvernement sans ingérence ». Le Bénin est l’un des sept pays d’Afrique classés comme « libres ».
Pour plus de renseignements, consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11174
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2004/Benin19aug04na.html
– Document d’information sur le Bénin :
http://www.freedomhouse.org/research/freeworld/2003/countryratings/benin.htm