Trois ans après que le gouvernement de l’Érythrée eut déclenché une vague de répression contre les médias indépendants du pays, 17 journalistes demeurent emprisonnés sans accusations. La semaine dernière, neuf membres de l’IFEX se sont joints à Amnistie Internationale pour attirer l’attention sur le sort des journalistes, et ont prié instamment le président Isaias Afewerki […]
Trois ans après que le gouvernement de l’Érythrée eut déclenché une vague de répression contre les médias indépendants du pays, 17 journalistes demeurent emprisonnés sans accusations. La semaine dernière, neuf membres de l’IFEX se sont joints à Amnistie Internationale pour attirer l’attention sur le sort des journalistes, et ont prié instamment le président Isaias Afewerki de les libérer et de lever l’interdit qui pèse sur l’existence de journaux privés.
Dans une lettre conjointe (http://www.cpj.org/protests/04ltrs/Eritrea-NGO17sept04pl.html) envoyée au président le 18 septembre 2004, les organisations déclarent que l’Érythrée viole les traités internationaux relatifs aux droits de la personne en détenant les journalistes. « En tant que partie à la [Commission africaine des droits de l’homme et des peuples], l’Érythrée est tenue de protéger les droits et les libertés couvertes par ces ententes, y compris le doit à la liberté d’expression », disent les organisations.
La lettre était signée par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Human Rights Watch, l’Institut des médias d’Afrique australe, l’Union des journalistes d’Afrique de l’Ouest, le Freedom of Expression Institute, Journaliste en Danger, le Media Institute, la Fondation des médias libres d’Afrique (African Free Media Foundation) et la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest.
Les journalistes incarcérés, contre qui aucune accusation n’a été portée, sont détenus en des lieux inconnus, même si la loi en Érythrée dispose qu’une personne ne peut être détenue sans accusation pendant plus de 30 jours, dit le CPJ. Aucun détenu n’a comparu devant un juge ni n’a reçu l’aide d’un avocat, tandis que les fonctionnaires refusent de fournir quelque renseignement que ce soit concernant la santé, les allées et venues ou le statut juridique des détenus.
L’Érythrée est le seul pays d’Afrique sans le moindre média privé. C’est aussi le premier pays d’Afrique pour le nombre de journalistes emprisonnés, selon le CPJ. La plupart des journalistes emprisonnés ont été arrêtés après que le gouvernement eut ordonné la répression de la presse en septembre 2001. Cette mesure est survenue après que des politiciens importants eurent exigé des réformes politiques et que les médias indépendants eurent commencé à publier des éditoriaux sur les droits de la personne et la démocratie.
Dans une action distincte, Reporters sans frontières (RSF) a également demandé au président Afewerki de relâcher les journalistes prisonniers. Le groupe membre de l’IFEX invite les défenseurs de la libre expression à signer des lettres en ligne pour exiger leur remise en liberté : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=3789
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11420
– Rapport du CPJ sur l’Érythrée : http://www.cpj.org/attacks03/africa03/eritrea.html
– Alertes de l’IFEX sur l’Érythrée : http://ifex.org/en/content/view/full/38/
– Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/wpfr/Africa/eritrea.htm