Une autre semaine sanglante pour les journalistes et les artisans des médias en Irak. Une journaliste et un caméraman pigiste ont été abattus, tandis qu’un attentat à la bombe contre les bureaux du radiodiffuseur arabe « Al-Arabiya » a tué cinq employés et blessé plus d’une dizaine d’autres personnes. Le Comité pour la protection des […]
Une autre semaine sanglante pour les journalistes et les artisans des médias en Irak. Une journaliste et un caméraman pigiste ont été abattus, tandis qu’un attentat à la bombe contre les bureaux du radiodiffuseur arabe « Al-Arabiya » a tué cinq employés et blessé plus d’une dizaine d’autres personnes.
Le Comité pour la protection des journalistes, Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) rapportent que l’opérateur de caméra Dhia Najim a été touché à la tête pendant qu’il couvrait des heurts entre des insurgés irakiens et des éléments des forces américaines le 1er novembre à Ramadi. L’armée américaine affirme que Najim est mort dans un échange de tirs.
Cependant, Reuters soutient qu’une séquence vidéo de l’incident ne montre aucun échange apparent de tirs, tandis que la bande sonore ne laisse rien entendre qui ressemble à des tirs dans le voisinage avant que Najim n’ait été touché d’un seul projectile. Selon ses collègues, c’est un tireur d’élite américain qui a abattu l’opérateur de caméra. Najim était pigiste et travaillait pour plusieurs médias, dont Reuters et l’Associated Press.
Lors d’un autre incident sans aucun lien avec le précédent, une voiture bourrée d’explosifs a sauté le 30 octobre 2004 à l’extérieur des bureaux d’Al-Arabiya à Bagdad. Cinq employés de la station comptent parmi les sept personnes tuées, tandis que quatorze autres personnes ont été blessées. Les bureaux servaient aussi à deux autres stations de nouvelles appartenant à des Saoudiens ? « Al Akhbariya » et « Middle East Broadcasting ».
Un groupe s’appelant les « Brigades des martyrs jihadistes » a revendiqué la responsabilité de l’attentat et menacé « Al-Arabiya » et d’autres médias en Irak de nouvelles violences. Selon « Al-Arabiya », la couverture qu’elle a assurée du conflit lui a valu des menaces d’individus qui ont exigé que le radiodiffuseur appuie la « jihad » contre les forces d’occupation américaines et les autorités provisoires irakiennes.
Le 28 octobre, Liqaa Abdul Razzuk, présentatrice des nouvelles d’« Al-Sharqiya TV », a été abattue par des individus armés qui ont ouvert le feu en direction du taxi à bord duquel elle se déplaçait. Au moins un des deux autres passagers, un traducteur, a aussi été tué. Le mobile de l’assassinat de la journaliste n’est pas clair. Razzuk travaillait pour la chaîne de télévision « Al-Iraqiya », un radiodiffuseur local soutenu par la coalition dirigée par les États-Unis. Son mari, tué il y a deux mois, travaillait comme traducteur auprès des forces de la coalition. Elle avait donné naissance récemment à une fille et était déjà mère d’un garçon de six ans.
Les attentats perpétrés par les insurgés sont la première cause de décès chez les journalistes et les travailleurs des médias en Irak, et le fardeau est de plus en plus lourd pour les Irakiens, dit le CPJ. Plus de 80 pour 100 des journalistes et travailleurs des médias qui ont perdu la vie en 2004 étaient Irakiens.
Lire le rapport récent du CPJ « Facts on Iraq » [Faits sur l’Irak]: http://www.cpj.org/Briefings/2003/gulf03/iraq_stats.html
Consulter :
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2774&Language=FR
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11764
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11740
– Reuters conteste la version américaine de la mort de Najim : http://media.guardian.co.uk/site/story/0,14173,1341711,00.html
– International News Safety Institute : http://www.newssafety.com/