Deux ans après que le gouvernement cubain eut entrepris de réprimer la liberté d’expression en arrêtant des dizaines de dissidents et de journalistes, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF), Human Rights Watch et la Société interaméricaine de la presse (SIP) concentrent leur attention sur le sort de plus de […]
Deux ans après que le gouvernement cubain eut entrepris de réprimer la liberté d’expression en arrêtant des dizaines de dissidents et de journalistes, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF), Human Rights Watch et la Société interaméricaine de la presse (SIP) concentrent leur attention sur le sort de plus de 20 journalistes qui restent derrière les barreaux.
Les membres de l’IFEX demandent la remise en liberté immédiate et inconditionnelle de tous les journalistes emprisonnés à Cuba.
Le CPJ a fait parvenir une lettre au président Fidel Castro – qui a reçu l’aval de plus de 100 journalistes et écrivains d’Amérique latine, dont l’écrivain mexicain Carlos Fuentes – qui affirme que l’emprisonnement de journalistes viole le droit international, notamment l’Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Bien que le gouvernement cubain ait accolé aux journalistes l’étiquette de « mercenaires », l’analyse des documents des procès indique que le travail des journalistes se situait dans les limites de l’exercice légitime de la libre expression, selon les paramètres établis conformément aux normes internationales en matière de droits de la personne, dit le CPJ. Les journalistes ont été condamnés en avril 2003 à des peines de prison qui vont de 14 à 27 ans, après avoir été arrêtés dans le cadre d’une campagne générale de répression contre les dissidents cubains.
Les journalistes emprisonnés rapportent des conditions de détention insalubres et des soins médicaux inadéquats. Contrairement aux autres prisonniers, la plupart d’entre eux n’ont pas droit aux visites de leur famille tous les trois mois et à des visites conjugales aux quatre mois, indique le CPJ. Leurs parents sont harcelés parce qu’ils parlent à la presse étrangère, parce qu’ils protestent contre l’incarcération des journalistes et qu’ils recueillent des signatures pour demander leur remise en liberté.
RSF a entrepris une campagne publicitaire afin de sensibiliser les gens à la situation des journalistes emprisonnés, par voie d’annonces à la radio et dans les journaux, de films, d’affiches et de cartes postales.
L’organisation presse également le Commissaire européen au développement, Louis Michel, de soulever les cas des journalistes emprisonnés lorsqu’il rencontrera de hauts dignitaires cubains à La Havane, du 24 au 27 mars. Selon le ministre cubain des Affaires étrangères, Felipe Pérez Roque, son pays s’apprête à faire des « gestes clairs » si l’Union européenne décide de ne pas présenter de résolution condamnant Cuba au chapitre des droits de la personne à la session de cette année de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, à Genève.
Pour sa part, Human Rights Watch déclare que la Commission des Nations Unies devrait prendre une position de principe en adoptant une résolution qui critique Cuba et en demandant la libération des journalistes.
Visite:
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12882
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2005/03/10/cuba10306.htm
– CPJ : http://www.cpj.org/Briefings/2005/cuba_crackdown_05/cuba_crackdown_main.html
– SIP : http://www.sipiapa.org/pulications/rescuba2005.cfm