Le gouvernement tunisien omet d’agir véritablement pour mettre fin aux violations des droits de la personne dans le pays, ce qui remet en question son statut de pays hôte du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) de novembre 2005, dit le Groupe de l’IFEX chargé de la surveillance de la Tunisie (TMG), une […]
Le gouvernement tunisien omet d’agir véritablement pour mettre fin aux violations des droits de la personne dans le pays, ce qui remet en question son statut de pays hôte du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) de novembre 2005, dit le Groupe de l’IFEX chargé de la surveillance de la Tunisie (TMG), une coalition composée de 13 membres de l’IFEX qui suit de près les violations de la libre expression dans ce pays d’Afrique du Nord.
Quatre membres du TMG – Index on Censorship, l’Union internationale des éditeurs, l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires et le Comité mondial pour la liberté de la presse – se sont rendus à Tunis du 5 au 8 mai 2005 pour présenter aux organisations tunisiennes l’édition en langue arabe du rapport du TMG sur la liberté d’expression.
« Tunisie : La liberté d’expression en état de siège » exprime de graves préoccupations au sujet des violations des droits de la personne dans le pays, dont le recours à la torture par les services de sécurité, l’incarcération des gens qui expriment leur opinion, les restrictions à la liberté d’association, la surveillance policière des courriels et le blocage des sites web d’information et de nouvelles.
Tout en saluant l’ouverture d’un dialogue constructif avec le gouvernement pour soutenir l’instauration en Tunisie d’une liberté d’expression durable avant et après le SMSI, le TMG souligne que le gouvernement a omis de donner suite aux recommandations du rapport.
« À moins que le gouvernement tunisien ne fasse des progrès substantiels pour garantir les droits à la libre expression au pays, des questions vont continuer à se poser partout dans le monde quant à savoir si Tunis constitue un lieu approprié pour la tenue du SMSI, étant donné l’importance de la libre expression dans la réalisation des objectifs du SMSI », dit le groupe.
Certains hauts responsables tunisiens prétendent qu’une démocratie jeune et en évolution comme la leur a besoin de temps pour instaurer l’éventail complet des les droits de la personne.
Ces dernières semaines, des journalistes indépendants et des usagers de l’Internet ont été harcelés et emprisonnés pour avoir critiqué le bilan du gouvernement en matière de droits de la personne. Le président du Syndicat des journalistes de Tunisie (SJT), Lotfi Hajji, a été interrogé à plusieurs reprises par les autorités à cause d’un rapport exprimant l’inquiétude du SJT face à la situation de la liberté de la presse dans le pays, précise la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Les autorités ont indiqué à Hajji que le SJT ne devait pas exister parce qu’il constituait une « organisation illégale », même si la loi en Tunisie n’exige pas des nouveaux syndicats qu’ils s’inscrivent auprès du gouvernement.
Pour sa part, Index on Censorship rapporte qu’un avocat respecté, Mohammed Abbou, a été condamné le 28 avril à plus de trois ans de prison en raison notamment d’un article paru en août 2004 sur un site web (TunisNews.net), dans lequel il comparait la torture américaine en Irak au traitement des prisonniers dans les prisons de Tunisie.
Abbou avait aussi affiché en février 2005 sur le même site web un article qui critiquait le président de la Tunisie, Zine le-Abidine Ben Ali, d’avoir invité le premier ministre israélien Ariel Sharon au SMSI à Tunis.
Les membres du TMG coordonnent leurs efforts sur des actions conjointes afin d’alerter la communauté internationale aux cas de Hajji et de Abbou.
our lire le dossier du TMG, consulter ici.