Les meurtres non résolus de journalistes qui travaillaient dans le nord du Mexique près de la frontière américaine perpétuent un climat d’impunité qui fait de la région l’une des plus dangereuses d’Amérique latine pour les médias, soutiennent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Les deux groupes, membres de […]
Les meurtres non résolus de journalistes qui travaillaient dans le nord du Mexique près de la frontière américaine perpétuent un climat d’impunité qui fait de la région l’une des plus dangereuses d’Amérique latine pour les médias, soutiennent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Les deux groupes, membres de l’IFEX, ont dépêché récemment des missions séparées dans le nord du Mexique pour faire enquête sur les meurtres de journalistes et soulever certaines affaires auprès des responsables gouvernementaux. Les journalistes qui couvrent les questions délicates comme le trafic de drogue, le crime organisé et la corruption politique sont souvent la cible d’attaques.
Le 21 juin 2005, le CPJ a mené une délégation qui a rencontré un procureur principal du Bureau du Procureur général et discuté des enquêtes du gouvernement sur les assassinats récents de plusieurs journalistes mexicains.
José Luis Vasconcelos a déclaré au CPJ que, dans le cas de Francisco Ortiz Franco – rédacteur en chef
adjoint de l’hebdomadaire « Zeta », abattu le 22 juin 2004 – le puissant cartel de la drogue Arellano Félix était à l’origine du meurtre, et que les autorités
fédérales avaient arrêté plus de 100 personnes dans le cadre d’une vaste campagne de répression contre le gang. Trois des personnes détenues étaient impliquées indirectement dans le meurtre de Ortiz Franco et avaient été mises en accusation. Les parrains présumés ? Arturo Villarreal Albarrán (alias « El Nalgón ») et Jorge Briceño (alias « El Cholo ») ? sont cependant toujours au large.
Selon le CPJ, quatre journalistes ont été assassinés au Mexique en raison de leur travail depuis 2000, année de l’arrivée au pouvoir de Vicente Fox. Le CPJ enquête sur les meurtres de cinq autres journalistes afin de savoir s’ils ont été assassinés à cause de leur travail comme journalistes.
RSF a effectué du 22 au 31 mai 2005 sa propre mission au Mexique, au cours de laquelle il a constaté peu d’améliorations de la situation un an après le meurtre d’Ortiz Franco. D’après les chiffres de RSF, 16 journalistes ont été tués au Mexique depuis 2000.
Par ailleurs, la Société interaméricaine de la presse (SIP) a inauguré une campagne épistolaire afin de presser les autorités fédérales mexicaines d’approfondir l’enquête entourant la disparition du journaliste Alfredo Jiménez Motta. Chroniqueur
judiciaire au journal « El Imparcial » d’Hermosillo, Jiménez Motta n’a plus été revu depuis le 2 avril 2005.
Pour signer la lettre de la SIP, voir à la rubrique no 7 ou aller à :
http://www.impunidad.com/popup/motaE.htm
Consulter les sites suivants :
– Dossier de RSF sur la frontière entre le Mexique et les États-Unis :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14151
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Mexico21june05na.html
– Dossier du CPJ sur la zone de tir à volonté qu’est devenue la région de Tijuana :
http://www.cpj.org/Briefings/2004/tijuana/tijuana.html
– SIP : http://tinyurl.com/99bup
– Une coalition mexicaine fait front contre l’impunité :
http://ifex.org/en/content/view/full/66361/