Le plus haut tribunal d’Arabie saoudite a confirmé les lourdes peines de prison prononcées contre trois défenseurs d’une réforme pacifique, faisant ainsi reculer le royaume dans ses tentatives pour évoluer vers une société plus ouverte, selon ce que rapportent Human Rights Watch, le Centre américain du PEN International et le Comité des écrivains en prison […]
Le plus haut tribunal d’Arabie saoudite a confirmé les lourdes peines de prison prononcées contre trois défenseurs d’une réforme pacifique, faisant ainsi reculer le royaume dans ses tentatives pour évoluer vers une société plus ouverte, selon ce que rapportent Human Rights Watch, le Centre américain du PEN International et le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC).
Le 23 juillet 2005, une cour d’appel à Riyad a maintenu la décision d’une instance inférieure rendue en mai 2005, condamnant Ali al-Domaini, le Dr Matruk al-Falih et le Dr Abdullah al-Hamid à des peines variant de six à neuf ans de prison. Les individus en question avaient tenté en mars 2004 de faire circuler une pétition pour demander l’instauration de la monarchie constitutionnelle en Arabie saoudite. Le pays est gouverné d’une main de fer depuis 1932 par la famille royale des Saoud.
Le verdict ne précisait pas à quelles lois les défendeurs avaient contrevenu, mais il a constaté qu’ils « s’étaient adress[és] au public et en avaient appel[é] sur la place publique sur des questions essentielles concernant le régime d’administration du pays », et s’étaient livrés à des « critiques des gens à qui l’autorité a été confiée dans le régime islamique » d’une manière « contraire au principe de conseil mutuel avec le dirigeant », a déclaré Human Rights Watch. Aucune de ces accusations n’est codifiée dans la loi saoudienne comme délit passible de sanctions.
Le jugement est ironique, à la lumière de certains commentaires formulés récemment par le ministre saoudien des Affaires étrangères, qui a déclaré publiquement en mai que l’Arabie saoudite deviendrait une monarchie constitutionnelle.
Al-Domaini, al-Falih et al-Hamid sont parmi les 12 pétitionnaires arrêtés en mars 2004. Les trois hommes avaient refusé de signer un engagement de cesser toute activité future de pétition politique en échange de leur remise en liberté. Seul un pardon royal peut désormais les libérer.
Selon Human Rights Watch, les violations des droits de la personne, y compris la censure, sont généralisées en Arabie saoudite. Il y a beaucoup de droits fondamentaux qui ne sont pas protégés dans la loi saoudienne, les partis politiques ne sont pas autorisés et la liberté d’expression demeure extrêmement limitée.
Consulter les sites suivants :
– Human Rights Watch :
http://www.hrw.org/english/docs/2005/07/27/saudia11473.htm
– Dossier sur les droits de la personne en Arabie saoudite :
http://hrw.org/english/docs/2005/01/13/saudia9810.htm
– WiPC : http://www.internationalpen.org.uk/dev/viewArticles.asp?findID_=356
– Centre américain du PEN International : http://pen.org/page.php/prmID/847
– La liberté de la presse en Arabie saoudite :
http://www.cpj.org/attacks04/mideast04/saudi.html
– L’Opposition politique en Arabie saoudite :
http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/3772583.stm
– Les secrets de la famille royale saoudienne :
http://abcnews.go.com/2020/News/story?id=169246&page=1