Certains membres de l’IFEX attirent l’attention sur la censure aux Îles Maldives, où des écrivains et des journalistes figurent parmi la centaine de personnes et plus qui sont détenues arbitrairement et qui auraient été passées à tabac et torturées après des manifestations pacifiques contre le gouvernement qui se sont déroulées dans la capitale, Malé. Au […]
Certains membres de l’IFEX attirent l’attention sur la censure aux Îles Maldives, où des écrivains et des journalistes figurent parmi la centaine de personnes et plus qui sont détenues arbitrairement et qui auraient été passées à tabac et torturées après des manifestations pacifiques contre le gouvernement qui se sont déroulées dans la capitale, Malé.
Au cours des deux dernières semaines, les autorités ont détenu Ibrahim Rasheed, directeur général de l’hebdomadaire «Adduvas », ainsi qu’un journaliste du quotidien « Aafathif », indique Reporters sans frontières (RSF).
Un journal d’opposition en ligne, Minivan News, a cessé de paraître après que des officiers du gouvernement eurent exercé des pressions sur son imprimeur pour qu’il refuse de travailler avec le journal, et un mandat d’arrestation a été émis contre son directeur, Aminath Najeeb. La documentariste Jennifer Latheef, dont le père a été exilé en raison de son combat pour la démocratie, a reçu des menaces du gouvernement.
RSF s’est joint également à ARTICLE 19, au PEN International et à la Fédération internationale des journalistes (FIJ) pour exprimer sa préoccupation devant la détention de Mohamed Nasheed, écrivain et président du Parti démocratique maldivien (Maldivian Democratic Party, MDP), arrêté le 12 août 2005 après avoir participé à une manifestation pour exiger des réformes démocratiques. Nasheed est un ancien journaliste du magazine « Sangu », déjà détenu pour avoir critiqué le gouvernement.
Reuters rapporte que Nasheed a été accusé le 22 août de sédition et de terrorisme pour des déclarations qu’il aurait faites en juillet, selon ce que prétend le gouvernement, et dans lesquelles il aurait appelé à un « renversement violent ». Le MDP indique que la détention de Nasheed et d’autres constitue une tentative du Président Maumoon Abdul Gayoom pour conserver le pouvoir, en dépit de ses promesses de démocratiser le système politique autocratique de ce pays insulaire.
Étant au pouvoir depuis 1978, Gayoom est l’un des autocrates en poste depuis le plus longtemps en Asie. Alors que le gouvernement permet désormais la formation de partis politiques, on ne voit encore aucun indice de la tenue d’élections multipartites.
Gayoom tient fermement la bride aux médias, dit RSF. La station de radio dirigée par l’État, « The Voice of the Maldives », et la télévision d’État chantent les louanges de Gayoom et de ses associés. Le quotidien « Aafathif » appartient à son beau-frère, tandis que Gayoom lui-même supervise le « Miadhu Daily », dit RSF.
La presse couvre rarement les activités de ses adversaires. Les autorités bloquent également l’accès à 30 sites web basés à l’étranger et brouillent les émissions d’une station de radio basée à Londres.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/une_pays-30.php3?id_mot=644&Valider=OK
– Un dissident des Maldives fait le récit de son incarcération
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11996
– PEN International :
http://www.internationalpen.org.uk/dev/viewArticles.asp?findID_=364
– ARTICLE 19 : http://www.article19.org/pdfs/letters/maldives-17.08.05.pdf
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=3320&Language=EN
– Amnistie Internationale : http://web.amnesty.org/library/eng-mdv/index
– Reuters : http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/COL329600.htm