L’Alliance de la presse de l’Asie du Sud Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA), Human Rights Watch et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) rapportent que le premier ministre Hun Sen a commencé à s’en prendre aux critiques du gouvernement, ordonnant l’arrestation du directeur d’une station de radio réputée et de plusieurs autres dirigeants de […]
L’Alliance de la presse de l’Asie du Sud Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA), Human Rights Watch et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) rapportent que le premier ministre Hun Sen a commencé à s’en prendre aux critiques du gouvernement, ordonnant l’arrestation du directeur d’une station de radio réputée et de plusieurs autres dirigeants de la société civile. C’est l’attaque la plus grave dirigée contre la dissidence au Cambodge depuis des années.
La rafle a commencé pendant la visite de Hun Sen au Vietnam du 10 au 12 octobre 2005, où il a ratifié avec les autorités vietnamiennes une entente frontalière. Le 11 octobre, des policiers arrêtaient Mom Sonando, directeur de Beehive Radio FM 105, et l’inculpaient de diffamation.
Il avait retransmis une entrevue avec un dissident cambodgien basé en France, qui avait laissé entendre que le traité frontalier permettait au Vietnam de contrôler des portions de territoire cambodgien.
Sonando, qui est âgé de 64 ans, est détenu actuellement au Centre de détention de Preysor, en banlieue de Phnom Penh, rapporte la SEAPA. Il a été interrogé pendant deux heures le 11 octobre devant le tribunal de la municipalité de Phnom Penh.
Sonando est le troisième journaliste à encourir des poursuites du gouvernement ces derniers mois, fait remarquer la SEAPA. Après son arrestation, beaucoup parmi les plus importants défenseurs des droits de la personne au Cambodge, syndicalistes et membres des partis d’opposition ont fui le pays ou sont entrés dans la clandestinité.
Après son voyage au Vietnam, Hun Sen a menacé de poursuivre toute personne qui prétendrait que lui ou le gouvernement cambodgien avait « vendu du territoire » au Vietnam. Il a qualifié ces allégations d’« actes de trahison ».
Depuis, les autorités ont arrêté Rong Chhun, un membre du Conseil de surveillance du Cambodge, une organisation non gouvernementale qui a critiqué l’entente intervenue à propos de la frontière. Aucun mandat d’arrestation n’a été émis, mais il a été inculpé de diffamation et d’incitation à l’émeute aux termes des articles 60 et 63 du code pénal du Cambodge.
En vertu de cette Loi, les personnes peuvent être détenues pendant six mois en attendant leur procès, sans possibilité de libération sous caution. S’il est reconnu coupable, Rong Chhun pourrait être condamné à cinq ans de prison pour incitation et à un an pour diffamation, et se voir contraint d’acquitter une amende qui peut aller jusqu’à 2 500 $ US.
Des accusations ont également été portées contre d’autres membres du Conseil de surveillance du Cambodge, notamment Chea Mony, président du Syndicat des travailleurs libres du Royaume du Cambodge, Ea Channa, représentant du Mouvement étudiant pour la Démocratie, et Men Nath, président de l’Association des fonctionnaires.
Consulter les sites suivants :
– SEAPA : http://www.seapabkk.org/newdesign/newsdetail.php?No=402
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2005/10/18/cambod11892.htm
– FIJ: http://www.ifj-asia.org/page/cambodia051027.html
– Texte du discours de Hun Sen pour défendre l’entente frontalière : http://hrw.org/english/docs/2005/10/18/cambod11891.htm
– Beehive Radio : http://www.sbk.com.kh/
– Radio Free Asia : http://www.rfa.org/english/news/politics/cambodia_sonando/
– Rapport de Freedom House sur le Cambodge :
http://www.freedomhouse.org/research/freeworld/2004/countryratings/cambodia.htm
– Alertes de l’IFEX sur le Cambodge : http://ifex.org/en/content/view/full/146/