Les membres de l’IFEX tirent la sonnette d’alarme devant l’accentuation de la répression de la presse au Yémen, où plusieurs journalistes ont été agressés, où les journaux d’opposition sont fermés et les rédacteurs poursuivis pour avoir enquêté sur la corruption ou d’autres questions délicates concernant certains hauts dignitaires. Selon le Comité pour la protection des […]
Les membres de l’IFEX tirent la sonnette d’alarme devant l’accentuation de la répression de la presse au Yémen, où plusieurs journalistes ont été agressés, où les journaux d’opposition sont fermés et les rédacteurs poursuivis pour avoir enquêté sur la corruption ou d’autres questions délicates concernant certains hauts dignitaires.
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), il y a eu quatre attaques violentes contre des journalistes au cours des cinq derniers mois, notamment l’attaque au couteau dont a été victime le journaliste pigiste Nabil Subaie le 12 novembre 2005 dans la capitale, Sanaa.
Subaie écrit régulièrement pour les journaux d’opposition « Al Thawri », « Al-Shoura », « Al-Nida’a » et « Al-Tajammu », et a critiqué le Président Ali Abdullah Saleh qui avait nommé plusieurs membres de sa famille à des postes clés du gouvernement.
Mujeeb Suwailih, de la chaîne de nouvelles panarabe « Al-Arabiya », et Najib al-Sharabi, de la chaîne de télévision par satellite d’Arabie saoudite « Al Ekhbariya » ont été agressés le 4 novembre par des agents de sécurité yéménites pendant qu’ils couvraient une grève des ouvriers du textile à Sanaa. Suwailih a subi une hémorragie interne, trois côtes fracturées et de graves contusions aux jambes.
Parmi les autres journalistes attaqués, on compte Jamal Amer, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Al-Wasat », et Haji al-Jehafi, rédacteur de l’hebdomadaire « Al-Nahar ».
Le CPJ soutient que les agressions n’ont pas fait l’objet d’une enquête appropriée de la part des autorités yéménites. Deux de ces agressions ont été reliées à des agents de sécurité.
D’après Reporters sans frontières (RSF), deux journaux et quatre journalistes ont aussi été interdits au cours des dix derniers jours, dont le journal d’opposition « Al-Tajammu ». Le 27 novembre, un tribunal a ordonné la suspension de la publication pour « sectarisme » et « attaques contre l’image de l’Islam » à cause d’un article paru en septembre 2004 établissant un parallèle entre la situation politique actuelle au Yémen et l’agitation politique de 1968.
Le rédacteur Abdul Rahman Abdallah et le reporter Abdul Rahma Saeed, auteur de l’article, ont été condamnés à verser chacun une amende équivalant à 260 $ US et sont suspendus de publication pendant un an.
Par ailleurs, une nouvelle loi sur les médias sur le point d’être votée par le gouvernement, pourrait signaler la fin de la presse libre au Yémen, prévient ARTICLE 19, selon qui la proposition de Loi sur la presse et les publications contient des dispositions qui auront un effet peu rassurant sur la liberté d’expression, notamment des restrictions quant au contenu de ce qui peut être publié et l’attribution obligatoire de permis pour les médias de la presse écrite.
Consulter :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=15714
– CPJ : http://www.cpj.org/protests/05ltrs/Yemen16nov05pl.html
– Analyse par ARTICLE 19 de la proposition de Loi sur la presse : http://tinyurl.com/dje6y
– Rapport de Freedom House : http://tinyurl.com/d2eow
– IIP : http://www.freemedia.at/Protests2005/pr_Yemen03.11.05.htm
– Le trafic de drogue et le président du Yémen : http://www.worldpress.org/Mideast/2162.cfm
– Le président a-t-il changé d’avis sur les réformes?
http://www.cpj.org/op_ed/Campagna10mar05.html