Au Bangladesh, largement considéré comme l’un des pays les plus dangereux du monde pour la presse, l’année 2005 fut une année pendant laquelle les militants islamiques ont de plus en plus visé les journalistes, indiquent Media Watch, Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la Fédération internationale des journalistes […]
Au Bangladesh, largement considéré comme l’un des pays les plus dangereux du monde pour la presse, l’année 2005 fut une année pendant laquelle les militants islamiques ont de plus en plus visé les journalistes, indiquent Media Watch, Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Depuis septembre 2005, indique RSF, plus de 50 journalistes et 10 publications ont reçu des menaces de l’organisation islamiste interdite « Jamaat-ul-Mujahideen Bangladesh » (JMB), pour avoir publié des articles soi-disant anti-islamiques.
Les menaces ont commencé dans la région septentrionale du Rajshahi, où le fondateur du JMB, Bangla Bai, a entrepris la lutte armée pour imposer la loi islamique.
Au moins douze journalistes ont été menacés en septembre parce qu’ils avaient écrit des articles sur les activités de groupes islamiques comme le JMB.
En octobre, des militants du JMB ont menacé des journalistes de sept médias d’informations. La plupart des journalistes du Rajshahi pratiquent maintenant l’autocensure par crainte d’être de nouveau visés, dit RSF.
Lors de la menace la plus récente, le JMB a fait parvenir le 6 décembre une lettre au Club de la presse de Chittagong, menaçant de tuer 22 journalistes, qu’il qualifiait de « traîtres », et de faire sauter le Club de la presse de cette ville portuaire du sud du pays, selon ce que rapportent Media Watch et le CPJ.
Les noms des journalistes Sumi Khan, Samaresh Baidya, Abul Momen, Farok Iqbal, Biswajeet Chowdhury et Anjan Kumer Sen figuraient dans la lettre. Le Club de la presse a porté plainte à la police et prévoit installer des caméras de sécurité et un détecteur de métal à l’entrée du club.
Deux jours plus tôt, le JMB aurait aussi fait parvenir des lettres de menaces à 16 journalistes des villes de Faridpur, Barisal et Gaibandha.
En réponse à ces menaces, les entreprises de nouvelles et les clubs de presse du Bangladesh ont rehaussé d’un cran leurs mesures de sécurité afin de se protéger, dit RSF. Dans les quartiers généraux de la plupart des journaux et du club de presse nationale à Dhaka, les gens doivent maintenant passer par des détecteurs de métal.
Plusieurs rédacteurs en chef de journaux, comme le directeur et rédacteur en chef du quotidien indépendant « Janakantha », font maintenant appel à des gardiens de sécurité privés.
Les autorités bangladaises attribuent au JMB une série d’attentats suicides, les premiers jamais survenus dans le pays, notamment les attentats du 29 novembre à Gazipur et à Chittagong, qui ont fait 11 morts.
Selon Media Watch, l’année 2005 fut une année de répression des journalistes dans le pays. Le dernier rapport du groupe indique que 164 journalistes ont reçu l’an dernier des menaces de mort, tandis que 133 d’entre eux ont été agressés physiquement. Trois journalistes ont été assassinés.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=16040
– Dossier de Media Watch : http://ifex.org/en/content/view/full/71340/
– CPJ : http://www.cpj.org/attacks04/asia04/bangla.html
– FIJ : http://ifex.org/en/content/view/full/69953
– IIP : http://www.freemedia.at/wpfr/Asia/banglade.htm
– Amnistie Internationale : http://tinyurl.com/7cr6v
– Le Bangladesh songe à une loi antiterroriste : http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/4547874.stm
– New York Times : http://tinyurl.com/8ylg5