L’éditeur d’un journal algérien qui purge une peine de deux ans et demi de prison pour avoir critiqué de hauts responsables du gouvernement, et un romancier turkmène dont les ?uvres sont interdites parce qu’elles offensent le président ont été désignés lauréats des Prix Barbara-Goldsmith de 2006 du Pen pour la Liberté d’Écrire. Mohammed Benchicou est […]
L’éditeur d’un journal algérien qui purge une peine de deux ans et demi de prison pour avoir critiqué de hauts responsables du gouvernement, et un romancier turkmène dont les ?uvres sont interdites parce qu’elles offensent le président ont été désignés lauréats des Prix Barbara-Goldsmith de 2006 du Pen pour la Liberté d’Écrire.
Mohammed Benchicou est incarcéré depuis le 14 juin 2004 sur des accusations de diffamation et d’avoir fait entrer illégalement de l’argent dans le pays. Son journal, « Le Matin », a été fermé en août dernier après qu’il eut reçu l’ordre de verser une amende de 20 millions de dinars (280 000 $ US). On compte aussi contre Benchicou 50 affaires pendantes qui résultent d’accusations qui remontent à 2002.
D’après le Centre américain du PEN International (PEN), les accusations visent à faire taire Benchicou et « Le Matin » après que le journal eut accusé un ministre du gouvernement d’avoir participé à la torture de prisonniers pendant les années 1970. Benchicou a aussi publié en 2004 un livre qui qualifiait le président algérien Bouteflika d’« escroc ».
Selon le PEN, les conditions de détention de Benchicou sont difficiles, car il y a jusqu’à 50 prisonniers par cellule. La santé de Benchicou se serait détériorée depuis son incarcération et il serait gravement malade.
Pour sa part, Rakhim Esenov, 78 ans, est un romancier et historien du Turkménistan qui travaille aussi comme correspondant de Radio Free Europe/Radio Liberty. Il risque quatre ans de prison à la suite d’accusations d’« incitation à la haine sociale, ethnique et religieuse par la voie des médias de masse ».
D’après Esenov, ces accusations sont reliées à son roman « Le vagabond couronné », interdit en 1997 par le président Saparmourad Niyazov. Il risque aussi des accusations pour s’être adressé à un ancien ministre du gouvernement devenu une importante personnalité d’opposition et critique du président.
Les Prix Barbara-Goldsmith du Pen pour la Liberté d’Écrire reconnaissent des personnalités littéraires internationales persécutées ou incarcérées pour avoir exercé ou défendu le droit à la libre expression. Au cours des vingt années qui se sont écoulées depuis l’inauguration de la récompense, 28 des 30 lauréats qui étaient emprisonnés à l’époque où ils ont été honorés ont été libérés.
Pour plus de renseignements, aller à : http://www.pen.org/viewmedia.php/prmMID/632/prmID/172