Atilano Segundo Pérez Barrios, commentateur de Radio Vigía de Todelar, dans la ville septentrionale de Cartegena, en Colombie, a été abattu le 22 août 2006 dans son appartement, devenant ainsi le deuxième journaliste assassiné dans le pays au cours du dernier mois, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), l’Institut […]
Atilano Segundo Pérez Barrios, commentateur de Radio Vigía de Todelar, dans la ville septentrionale de Cartegena, en Colombie, a été abattu le 22 août 2006 dans son appartement, devenant ainsi le deuxième journaliste assassiné dans le pays au cours du dernier mois, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), l’Institut pour la presse et la société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Pérez animait le dimanche matin une émission intitulée « El Diario de Marialabaja » sur les ondes de Radio Vigía de Todelar. L’émission se concentrait sur les nouvelles de sa ville, Marialabaja. Pérez dénonçait souvent la corruption du gouvernement local et l’influence continue des groupes paramilitaires dans la région.
Lors de la dernière émission, le 20 août, il avait laissé entendre que des groupes paramilitaires d’extrême droite finançaient les campagnes à la mairie de cinq candidats à Marialabaja. Il avait reçu récemment des menaces de mort, indique un membre de sa famille. Pérez avait déjà été conseiller municipal de Marialabaja et député à l’assemblée législative provinciale de Bolívar.
Son assassinat survient au milieu d’attaques croissantes contre les journalistes et la presse de Colombie ces derniers mois, dit la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la Libertad de Prensa, FLIP). Le 9 août, le présentateur de la radio Milton Fabián Sánchez a été assassiné dans la ville de Yumbo, dans le sud-est du pays. Le 20 mars, Gustavo Rojas Gabalo est mort des blessures qu’il a subies dans un attentat survenu en février à Montería.
Depuis janvier, au moins six journalistes ont été contraints de fuir en raison de menaces de violence, indique RSF. Plusieurs organisations de la société civile, dont la FLIP et Médias pour la paix (Medios Para la Paz), ont aussi reçu des menaces. La FLIP a recensé 42 agressions contre la presse entre janvier et mars, soit presque le double du total enregistré pendant la même période en 2005.
Les menaces ont entraîné une importante vague d’autocensure chez les journalistes dans les régions du pays ? en particulier dans les provinces rurales ? où les guérillas, les milices paramilitaires et les forces de sécurité sont engagées dans un conflit armé. La Colombie est connue comme l’un des pays les plus dangereux du monde pour les journalistes. D’après la FIJ, près de 140 d’entre eux ont été tués au cours des quinze dernières années.
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2006/americas/colombia28aug06na.html
– IPYS : http://www.ipys.org
– FLIP : http://www.flip.org.co/
– FIJ : http://www.ceso-fip.com/noticiaAmpliar.php?noticia=251
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=18676
– La presse de Colombie est réduite au silence par l’autocensure : http://www.miami.com/mld/miamiherald/news/world/americas/14654119.htm