Le gouvernement du Zimbabwe recourt à des tactiques répressives, à la torture entre autres, pour casser la dissidence non violente et étouffer une vague récente de protestations contre la détérioration des conditions sociales et économiques dans le pays, selon ce que révèle un nouveau dossier de Human Rights Watch. Dans ce dossier, Human Rights Watch […]
Le gouvernement du Zimbabwe recourt à des tactiques répressives, à la torture entre autres, pour casser la dissidence non violente et étouffer une vague récente de protestations contre la détérioration des conditions sociales et économiques dans le pays, selon ce que révèle un nouveau dossier de Human Rights Watch.
Dans ce dossier, Human Rights Watch documente les violations systématiques commises contre les militants, y compris l’emploi de la force excessive par la police lors des manifestations, d’arrestations et de détention arbitraires, ainsi que de la torture et des mauvais traitements par la police et les responsables du renseignement.
En réaction à la détérioration des conditions politiques, sociales et économiques au Zimbabwe ces dernières années, les organisations de la société civile descendent de plus en plus souvent dans la rue pour exprimer leur inquiétude de manière non violente. La réponse du gouvernement est lourde et brutale, dit Human Rights Watch. La police interrompt violemment des manifestations pacifiques en battant les manifestants à coups de bâton et de crosse de fusil.
Des militants qui ont été détenus ont dit à Human Rights Watch qu’ils étaient souvent gardés dans des cellules surpeuplées et d’une malpropreté dégoûtante, dont les planchers étaient couverts d’excréments et les couvertures infestées de poux. On refuse parfois aux militants de rencontrer leurs procureurs et on leur nie l’accès à la nourriture, à l’eau et aux soins médicaux.
Certains ont aussi été torturés. Les tactiques policières comprennent coups de poings, coups de pied et coups de bâton, les coups sur la plante des pieds, les coups répétés de la tête des détenus contre les murs et l’enchaînement dans des positions douloureuses.
Alors que la plupart des militants sont relâchés dans les heures qui suivent la détention, certains sont détenus pendant des jours, souvent sans accusations ni jugement. D’autres comparaissent devant les autorités judiciaires pour répondre à des accusations qui, dans bien des cas, sont rejetées par les tribunaux.
La police se sert de lois comme la Loi sur la sécurité et l’ordre publics (POSA) et la Loi sur les délits divers pour justifier l’arrestation et la détention arbitraires de centaines de militants de la société civile du Zimbabwe.
Selon Human Rights Watch, la police et les agents du renseignement visent systématiquement les avocats et les militants des droits de la personne qui tentent de dénoncer les violations des droits de la personne afin de les empêcher de faire leur travail. Les avocats et les militants subissent le harcèlement soutenu et l’intimidation sous forme d’agressions verbales dans les médias contrôlés par l’État, et les menaces de mort de gens qui se font passer pour des employés du gouvernement.
La liberté d’expression est gravement restreinte au Zimbabwe. En dépit des garanties constitutionnelles protégeant la liberté d’expression, un cadre législatif draconien continue par ailleurs d’entraver la capacité des journalistes et des médias de couvrir librement la nouvelle, selon ce qu’indique Freedom House.
Les autorités ont recours à un éventail de lois restrictives pour harceler les journalistes, notamment à la Loi sur les secrets officiels, la Loi sur l’accès à l’information et la protection de la vie privée (AIPPA), la POSA et les lois pénales sur la diffamation. Le projet de loi sur la Loi pénale (Codification et Réforme), adopté en juin 2005, fait passer à 20 ans le maximum des peines de prison pour délits de diffamation.
Les journalistes sont systématiquement soumis à l’intimidation verbale, aux agressions physiques, aux arrestations et à la détention, ainsi qu’aux pressions financières aux mains de la police, des autorités et des partisans du parti au pouvoir.
Lire le rapport de Human Rights Watch à : http://hrw.org/reports/2006/zimbabwe1106/
Consultez les sites suivants :
– Freedom House : http://tinyurl.com/y82pcx
– Institut des médias d’Afrique australe : http://www.misa.org/documents/STID2005.pdf
– Institut international de la presse : http://tinyurl.com/yxbf5g
– La presse du Zimbabwe en exil : http://tinyurl.com/9j4bm
– « The Zimbabwean » : http://www.thezimbabwean.co.uk/
– Un militant zimbabwéen est honoré par une récompense pour la défense des droits de la personne : http://www.martinennalsaward.org/en/press/2006-10-10.html
– Kubatana Trust of Zimbabwe et le projet d’alliance du réseau des ONG : http://www.kubatana.net/