Les autorités des Maldives viennent d’entreprendre de réprimer massivement la liberté d’expression et les militants d’opposition à l’approche d’une importante manifestation prévue pour le 10 novembre 2006, selon ce que rapportent la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF). On a procédé à un grand nombre d’arrestations à travers le pays, et […]
Les autorités des Maldives viennent d’entreprendre de réprimer massivement la liberté d’expression et les militants d’opposition à l’approche d’une importante manifestation prévue pour le 10 novembre 2006, selon ce que rapportent la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF).
On a procédé à un grand nombre d’arrestations à travers le pays, et deux journalistes étrangers ont été expulsés pendant les deux semaines précédant la date de la manifestation. Le Parti démocratique maldivien (MDP), d’opposition, qui organisait le rassemblement non autorisé, a déclaré qu’il voulait exiger une réforme démocratique plus rapide.
Parmi les personnes arrêtées se trouve Ahmed Abbas, bien connu pour ses caricatures critiques publiées dans le journal en ligne « Minivan News » et sur des sites web d’opposition. Il était détenu depuis le 3 novembre, soit depuis qu’il avait quitté les bureaux des Nations Unies où il s’était réfugié. Abbas a été transporté à la prison de Maafushi pour purger une peine de six mois d’incarcération pour « désobéissance », délit dont il a été reconnu coupable in absentia.
Par ailleurs, Phillip Wellman, un ressortissant américain qui travaillait pour le « Minivan », et Graham Quick, un photojournaliste anglais qui travaille pour le journal britannique « Observer », ont été arrêtés le 3 novembre. Ils ont été interrogés et expulsés le lendemain. Un porte-parole du gouvernement a déclaré à RSF que l’arrestation et l’expulsion des journalistes se justifiait par leur « militantisme ».
Le gouvernement accuse l’opposition d’essayer de fomenter une insurrection. Il accuse aussi « Minivan » de lancer des appels à l’assassinat du président Abdul Gayoom.
La manifestation de l’opposition a été annulée à la dernière minute à la suite d’une campagne que les organisateurs ont décrite comme une « campagne de harcèlement soutenu de la part du gouvernement », rapporte la BBC. Le MDP a déclaré que plus de 100 de ses militants ont été arrêtés. Un responsable du parti a ajouté que la décision d’annuler la protestation avait été prise pour empêcher les partisans du MDP de courir le risque d’être blessés.
Par ailleurs, le gouvernement a lui aussi reculé sur sa promesse de mettre fin le 31 octobre au monopole de l’État en matière de radiodiffusion, indique RSF. Le 1er novembre, le ministère de l’Information a annoncé qu’en l’absence de loi réglementant la radiodiffusion privée, la fin du monopole de l’État était reportée à une date ultérieure.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=19610
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=4358&Language=EN
– Rapport sur « La Liberté de la presse » en 2006, de Freedom House : http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=251&country=7010&year=2006
– Amnistie Internationale : http://www.amnesty.org.au/news_features/news/hrs/protests_in_paradise_repression_in_the_maldives
– « Minivan News » : http://minivannews.com
– BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/6133636.stm