Dans le monde du journalisme, les Philippines se sont acquis la réputation peu enviable d’être l’un des pays les plus dangereux. D’après le Centre pour la liberté et la responsabilité des médias (enter for Media Freedom and Responsibility, CMFR), 61 journalistes ont été tués au cours des deux dernières décennies. Ces deux dernières semaines, deux […]
Dans le monde du journalisme, les Philippines se sont acquis la réputation peu enviable d’être l’un des pays les plus dangereux. D’après le Centre pour la liberté et la responsabilité des médias (enter for Media Freedom and Responsibility, CMFR), 61 journalistes ont été tués au cours des deux dernières décennies.
Ces deux dernières semaines, deux autres journalistes ont été assassinés et plusieurs autres ont été visés, rapportent le CMFR, l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Le 7 décembre 2006, l’animateur de radio Ponciano Grande a été abattu à sa ferme de Barangay, Sta. Arcadia, Cabantuan City. Sa femme, Annie Liwag-Grande, a été témoin du meurtre mais s’en est tirée indemne. Elle a déclaré à la police que les tueurs étaient des adolescents.
Le couple animait conjointement une émission de radio sur DWJJ à Nueva Ecija. Grande, 53 ans, avait également été jusqu’en 2002 chroniqueur pour les hebdomadaires locaux « The Recorder » et « Nueva Ecija Times », et il était un ancien directeur du Club de la presse de Nueva Ecija.
Le 27 novembre 2006, Antony Licyayo, producteur à la radio communautaire, était abattu par un inconnu à Sitio Torkia, dans la province de Barangay. À titre de président de Kaguimungan, une alliance locale de paysans militants, Licyayo était la cheville ouvrière de Radyo Cagayano, un radiodiffuseur communautaire de Baggao, dans la Vallée de Cagayan, qui défend les droits des paysans et couvre les affaires de corruption.
Le CPJ, le CMFR et d’autres groupes membres de l’IFEX enquêtent sur les assassinats de Grande et de Licyayo afin de déterminer s’ils ont été tués parce qu’ils étaient journalistes.
Lors d’autres incidents, Arnie Pullan a été blessé le 1er décembre lorsqu’il a été atteint par des projectiles à l’extérieur de la station MBC-Radio Natin dans la ville d’Estancia, selon ce qu’ont rapporté le CMFR, le CPJ et RSF. Pullan anime une émission de radio intitulée « L’Heure du Maire » conjointement avec le maire d’Estancia, Rene Cordero. Pullan a été la cible d’une autre tentative d’assassinat en juin 2005.
À Puerto Princessa, État de Palawan, Lourdes Escaros-Paet a reçu des menaces de mort d’un officier de la police qu’elle accusait dans un reportage de se livrer au trafic d’êtres humains, aux enlèvements d’enfants, à la corruption et aux abus de pouvoir. Escaros-Paet est reporter à la station de radio dyPR, qui appartient au maire de Puerto Princessa.
D’après le CMFR, on ne compte que quatre condamnations dans les 61 cas de meurtre de journalistes recensés depuis 1986.
Consultez les sites suivants :
– CMFR : http://cmfr-phil.blogspot.com/
– Base de données sur les journalistes tués : http://www.cmfr.com.ph/fffj1.htm
– AMARC : http://ifex.org/en/content/view/full/79400/
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2006/asia/phil08dec06na.html
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=4463&Language=EN
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=20089
– À la radio, sous la menace du revolver : http://www.cpj.org/Briefings/2005/phil_05/phil_05.html