Dans la péninsule de Jaffna, au Sri Lanka, où ont repris les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles des Tigres tamouls depuis l’échec du cessez-le-feu en avril 2006, les nouvelles et l’information sur le conflit sont de plus en plus restreintes. Le Free Media Movement (FMM) rapporte que les installations Internet et à […]
Dans la péninsule de Jaffna, au Sri Lanka, où ont repris les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles des Tigres tamouls depuis l’échec du cessez-le-feu en avril 2006, les nouvelles et l’information sur le conflit sont de plus en plus restreintes.
Le Free Media Movement (FMM) rapporte que les installations Internet et à peu près 8 000 téléphones terrestres appartenant à Sri Lanka Telecom (SLT) sont fermés à Jaffna depuis le 28 janvier 2007. La société SLT, qui appartient en partie au gouvernement du Sri Lanka, est le seul fournisseur de services Internet dans cette région.
Deux journaux en langue tamoule, « Sudaroli » et « Thinankkural », ont déclaré au FMM qu’ils étaient incapables d’envoyer ou de recevoir des nouvelles ou des photos par courriel à d’autres journaux de leur groupe de médias. D’autres journalistes basés à Jaffna sont aussi incapables de communiquer par courriel ou d’accéder à l’Internet.
Les membres de la Mission internationale de la liberté de la presse et d’expression au Sri Lanka rapportent que les journaux de la ville de Galle souffrent d’une pénurie de papier journal et d’encre à cause de la fermeture des routes et de l’interdiction par le gouvernement du transport de ces fournitures par bateau vers Jaffna. L’absence à Jaffna de stations de radio et de télévision signifie que les journaux constituent une source vitale de nouvelles et d’informations pour la population locale.
Le premier journal de Jaffna, « Uthayan », pourrait être forcé de fermer d’ici un mois s’il ne reçoit pas davantage de papier journal et d’encre, prévient Reporters sans frontières (RSF). Le journal, qui imprime habituellement 12 pages et dont le tirage se situe à environ 20 000 exemplaires par jour, est réduit à imprimer quatre pages et à tirer à 7 500 exemplaires.
Selon FMM, la violence à Jaffna, où les deux parties au conflit ont commis des atrocités, entretient une culture de peur, ce qui rend difficile pour les journalistes de corroborer les informations auprès de leurs sources. « Personne n’est prêt à donner des précisions ou des informations concernant quelque [incident lié à la sécurité], ce qui mène à une situation où abondent rumeurs et spéculations. »
Les membres de la Mission internationale ont fait parvenir une lettre au gouvernement du Sri Lanka dans laquelle ils demandent la levée de l’embargo sur le papier journal et l’encre. « L’accès à l’information représente la clé pour assurer la stabilité et promouvoir la paix », disent-ils. « En l’absence de journalisme responsable, les rumeurs pourraient devenir la principale source de nouvelles pour la population locale, ce qui alimente l’instabilité et la violence. »
Les membres de la Mission comprennent ARTICLE 19, la Fédération internationale des journalistes, l’Institut international de la presse, RSF, l’AMARC, l’Association mondiale des journaux et le Comité mondial pour la liberté de la presse.
Consulter les sites suivants :
– FMM : http://www.freemediasrilanka.org/
– Lettre conjointe de la Mission internationale :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=20667
– Human Rights Watch : http://www.hrw.org/doc?t=asia&c=slanka
– Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés : http://www.unhcr.org/country/lka.html
– International Crisis Group : http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm?id=4523&l=1
(Photo: Human Rights Watch)