En dépit de mesures nouvelles adoptées par le gouvernement mexicain pour étendre l’accès à l’information, la liberté des médias dans le pays demeure « particulièrement troublante et inquiétante », constate une mission d’ARTICLE 19. La mission, qui a passé neuf jours dans le pays et dont le séjour a pris fin le 1er mars, a […]
En dépit de mesures nouvelles adoptées par le gouvernement mexicain pour étendre l’accès à l’information, la liberté des médias dans le pays demeure « particulièrement troublante et inquiétante », constate une mission d’ARTICLE 19.
La mission, qui a passé neuf jours dans le pays et dont le séjour a pris fin le 1er mars, a constaté que la situation de la liberté d’expression se trouve « en complète contradiction avec l’engagement affirmé du gouvernement mexicain de s’attaquer à la violence et à l’insécurité, et de renforcer la démocratie, la règle de droit et la transparence ». La délégation reconnaît que la Loi mexicaine de 2002 et le système relatifs à la liberté de l’information constituent des modèles pour la communauté internationale, et elle salue les démarches entreprises par le Congrès pour dépénaliser la diffamation. Le 6 mars, la Sénat a approuvé à l’unanimité la dépénalisation de la « diffamation » et de l’« insulte ». Mais ces délits constituent toujours des crimes dans la plupart des États mexicains, dit ARTICLE 19, et valent à leurs auteurs des peines moyennes de deux à quatre ans de prison ainsi que de lourdes amendes.
Même avec la mise sur pied en février 2006 d’une unité spéciale responsable des enquêtes sur les crimes contre les journalistes, aucun cas n’a encore été clos, rapporte ARTICLE 19. Au cours des douze derniers mois, jusqu’à neuf travailleurs des médias ont été tués et trois autres sont « disparus », et beaucoup d’autres encore ont subi du harcèlement et des menaces. Bien peu des auteurs de ces délits ont été traduits devant les tribunaux.
La délégation a constaté que les radiodiffuseurs communautaires sont particulièrement vulnérables aux menaces et aux abus de pouvoir, en raison de l’absence d’un cadre juridique convenable. La Loi fédérale sur la radio et la télévision, promulguée en mars 2006, constitue « un recul majeur et un obstacle de taille à l’existence de médias pluralistes et indépendants, de même qu’à l’intérêt public et à la radiodiffusion communautaire », ajoute ARTICLE 19.
Par ailleurs, Reporters sans frontières (RSF) a mis au jour de graves abus officiels commis dans l’État d’Oaxaca contre les médias lors de la mission qu’elle a réalisée récemment en collaboration avec la Commission civile internationale de surveillance des droits de la personne. RSF demande au gouvernement fédéral et à la Commission interaméricaine des droits de l’homme d’instituer une commission d’enquête pleine et entière.
Consulter les sites suivants :
– ARTICLE 19 :
http://www.article19.org/pdfs/analysis/mexico-report-statement.pdf
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21253
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21179
– IFEX : http://ifex.org/en/content/view/full/81324