Trente-huit organisations membres de l’IFEX, sous la direction du PEN Canada et de la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (Media Foundation for West Africa, MFWA), appellent le gouvernement érythréen à rendre compte publiquement du décès de quatre journalistes morts en détention et à libérer inconditionnellement tous les journalistes qui restent derrière les […]
Trente-huit organisations membres de l’IFEX, sous la direction du PEN Canada et de la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (Media Foundation for West Africa, MFWA), appellent le gouvernement érythréen à rendre compte publiquement du décès de quatre journalistes morts en détention et à libérer inconditionnellement tous les journalistes qui restent derrière les barreaux.
Dans un appel au président Isaias Afwerki lancé dans l’action conjointe la plus vaste à ce jour, les membres de l’IFEX déclarent que « la situation des droits de la personne s’est détériorée au point où votre pays se classe désormais parmi les pires délinquants du monde ».
Quatre journalistes indépendants seraient morts en prison au cours des deux dernières années. Plus récemment, le dramaturge et directeur-fondateur du défunt hebdomadaire populaire « Setit », Fessehaye (Joshua) Yohannes a été trouvé mort en janvier dans une prison militaire. Il aurait été torturé en détention depuis son arrestation en 2001 – il était paralysé d’une main et marchait avec difficulté depuis des années.
Les autres journalistes qui auraient perdu la vie en détention sont le rédacteur en chef de « Tsigenay » Youssouf Mohamed Ali (depuis juin 2006), le rédacteur en chef de « Keste Debene » Medhane Haïlé (depuis février 2006), et l’écrivain et rédacteur à « Admas » Saïd Abdelkader (depuis mars 2005). Le gouvernement érythréen n’a cependant ni confirmé ni démenti leur décès.
Dix journalistes de médias d’État ont aussi été détenus – dans une vague d’arrestations qui a commencé en novembre dernier – parce qu’ils sont soupçonnés d’entretenir des contacts avec d’éminents journalistes qui ont fui le pays, ou de tenter eux-mêmes de quitter le pays. Plusieurs d’entre eux restent détenus, quoique le nombre exact ne soit pas connu.
En septembre 2001, le président Isaias Afwerki a laissé la répression s’abattre sur l’opposition et les médias indépendants, fermant tous les journaux privés de la capitale, Asmara, et arrêtant les principaux politiciens et vétérans de la guerre d’indépendance qui ont signé une pétition appelant à la démocratie.
Par ailleurs, deux journalistes érythréens sont toujours détenus au secret après avoir été capturés à la frontière somalienne à la fin de l’an dernier en compagnie de plus de 80 Somaliens et étrangers, disent Reporters sans frontières (RSF) et Amnistie Internationale.
Le journaliste Saleh Idris Gama, de Eri-TV, administrée par l’État érythréen, et le caméraman Tesfalidet Kidane Tesfazghi, ont disparu en 2006 tandis qu’ils couvraient les combats entre le Conseil des tribunaux islamiques de Somalie (COTIS) et les troupes éthiopiennes qui appuyaient le gouvernement fédéral de transition en Somalie.
D’après RSF, l’Érythrée arrive au troisième rang dans le monde en 2006 pour les violations de la libre expression.
Consulter les sites suivants :
– Action conjointe de l’IFEX : http://ifex.org/en/content/view/full/82552/
– Pleins feux sur la libre expression en Érythrée : http://tinyurl.com/2rh2l7
– PEN Canada : http://tinyurl.com/2tn6xs
– RSF, sur les journalistes dans les prisons éthiopiennes : http://tinyurl.com/34yc9f
– Amnistie Internationale : http://www.amnesty.org
– Rapport annuel de RSF de 2007 sur l’Érythrée : http://tinyurl.com/2lpduh
(17 avril 2007)