L’absence de formation professionnelle et la crainte d’être punis pour leurs écrits demeurent de graves problèmes pour les journalistes dans le Kazakhstan multiculturel, dit Adil Soz dans un nouvel ouvrage. À la suite d’un projet d’un an et demi qui a mené à la publication de « Political Correctness in Mass Media: Search for Harmony […]
L’absence de formation professionnelle et la crainte d’être punis pour leurs écrits demeurent de graves problèmes pour les journalistes dans le Kazakhstan multiculturel, dit Adil Soz dans un nouvel ouvrage.
À la suite d’un projet d’un an et demi qui a mené à la publication de « Political Correctness in Mass Media: Search for Harmony » [Rectitude politique dans les médias : La recherche de l’harmonie], Adil Soz a constaté que les reporters dans la région ne tiennent souvent aucun compte des questions d’ordre national, ethnique et religieux dans le pays afin d’éviter de soulever l’hostilité politique et d’être persécutés devant les tribunaux.
Le Kazakhstan se compose de plus de 80 groupes ethniques et nationaux, qui ont tous des préférences religieuses diverses – de sorte qu’il est difficile d’être toujours politiquement correct.
« Afin de prévenir des conséquences judiciaires, les journalistes doivent savoir comment couvrir ces questions d’une manière qui n’insulte la dignité d’aucune nation, d’aucune ethnie, ni d’aucune religion », dit la coprésidente d’Adil Soz, Yelena Malygina.
Une partie du problème provient de l’absence de formation professionnelle pour les journalistes. « Les universités kazakhs locales n’offrent pas de cours qui donnent aux étudiants en journalisme les renseignements reliés à la couverture de questions de ce genre. C’est pourquoi les livres sont la seule ressource des journalistes pour qu’ils puissent apprendre comment couvrir ces questions particulières et continuer à se protéger », dit Malygina.
Depuis dix-huit mois, Adil Soz, avec l’appui de la Communauté Européenne, suit de près 50 journaux dans quatre régions du Kazakhstan, dont la moitié sont écrits en kazakh. Curieusement, les journaux kazakhs se sont montrés plus disposés à traiter des conflits ethniques, religieux et nationaux que leurs homologues russes, ce qui les rend « moins tabous que la presse russe », indique la coordonnatrice du projet, Galiya Azhanova.
Les conclusions d’Adil Soz ont été présentées pendant deux jours d’audiences publiques qui ont eu lieu à la fin avril et qui ont réuni des experts de divers domaines – linguistique, philologie et théologie, journalistes et responsables de l’État venus du Ministère de la Culture et de l’Information et du Ministère de la Justice.
Le document « Political Correctness in Mass Media: Search for Harmony » [Rectitude politique dans les médias : La recherche de l’harmonie] sera accessible en russe à : http://www.adilsoz.kz à la fin du mois de mai.
(Avec des dossiers de Rinata Alibekova, Coordonnatrice du projet de l’IFEX pour l’Asie centrale)
(8 mai 2007)