Un avant-projet de loi sur l’« espionnage », qui habiliterait le gouvernement à intercepter le courrier, les conversations téléphoniques et les courriels sans avoir à obtenir de mandat du tribunal, a été adopté la semaine dernière par la Chambre d’Assemblée du Zimbabwe, selon ce que rapportent l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute for Southern […]
Un avant-projet de loi sur l’« espionnage », qui habiliterait le gouvernement à intercepter le courrier, les conversations téléphoniques et les courriels sans avoir à obtenir de mandat du tribunal, a été adopté la semaine dernière par la Chambre d’Assemblée du Zimbabwe, selon ce que rapportent l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute for Southern Africa, MISA) et Reporters sans frontières (RSF).
La Loi sur l’interception des communications, très controversée, a été votée sans modifications le 13 juin, en dépit des craintes exprimées par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), d’opposition, selon qui elle servira à poursuivre davantage ceux qui critiquent le gouvernement, rapporte le MISA. D’après les dépêches, le gouvernement insiste pour dire que l’objectif visé est de faire correspondre la législation antiterroriste à la pratique internationale.
« Pour les régimes oppresseurs, dit RSF, la lutte contre le terrorisme sert constamment de prétexte pour justifier la répression des libertés. » « Si elle est promulguée, cette loi fera courir aux journalistes, aux ONG et aux militants des droits de la personne le danger d’être accusés de présenter une menace pour la sécurité nationale. »
Aux termes de cette loi, les fournisseurs de services seront contraints d’installer, au nom du gouvernement, de « l’équipement habilitant » qui permettra aux cadres dirigeants des services de renseignement, de la police et du fisc d’intercepter les conversations téléphoniques, les courriels et les communications par téléphone cellulaire grâce à une agence centrale de surveillance, qui vient d’être créée.
Le MISA croit que le secteur des télécommunication sera gravement compromis, parce que les « fournisseurs de services Internet devront supporter les coûts élevés de l’installation de cet équipement d’espionnage dans un pays qui éprouve une grave pénurie de devises étrangères ».
Selon RSF, le gouvernement a déposé l’an dernier un projet de loi semblable devant le parlement mais il l’avait retiré après des protestations venant d’organisations nationales et internationales.
Les groupes de défense de la liberté de la presse demandent au Sénat de rejeter le projet de loi. Le président Robert Mugabe y jouit aussi d’une majorité confortable.
Consulter les sites suivants :
– MISA : http://tinyurl.com/2udcsl
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=17623
– « International Herald Tribune » : http://tinyurl.com/2vo566
(19 juin 2007)