Un des neuf journalistes arrêtés en novembre 2006 dans une vague de répression des médias publics érythréens est mort en juin en tentant de fuir le pays, indiquent le Comité pour la protection des journalistes et Reporters sans frontières (RSF). Deux autres des neuf journalistes ont été arrêtés de nouveau. Selon RSF et le CPJ, […]
Un des neuf journalistes arrêtés en novembre 2006 dans une vague de répression des médias publics érythréens est mort en juin en tentant de fuir le pays, indiquent le Comité pour la protection des journalistes et Reporters sans frontières (RSF). Deux autres des neuf journalistes ont été arrêtés de nouveau.
Selon RSF et le CPJ, Paulos Kidane, journaliste au service en langue amharique de « Eri-TV » et de la station de radio « Dimtsi Hafash » (La Voix des larges masses), propriétés de l’État, est mort en juin. En compagnie de sept autres Érythréens, il avait tenté de se rendre à pied au Soudan, mais Kidane, souffrant d’épuisement et d’épilepsie, n’y est pas parvenu. Selon le CPJ, on ne sait pas avec clarté s’il est mort après avoir été repris.
Kidane faisait partie des neuf journalistes des médias publics arrêtés en novembre 2006, après que plusieurs éminents journalistes des médias d’État eurent fait défection. Les neuf ont été arrêtés parce qu’on les soupçonnait d’entretenir des contacts avec ceux qui ont fait défection ou de préparer leur propre fuite hors du pays. Le gouvernement du président Issaias Afeworki considère en général les tentatives pour fuir l’Érythrée comme de la trahison, dit RSF.
« Nous avons été tabassés et torturés en prison parce que nous refusions de donner les mots de passe de nos adresses de courriel », avait déclaré Kidane à RSF après sa remise en liberté. « Nous avons fini par craquer parce que la douleur était trop grande. »
À l’exception de Daniel Musie, du service en langue oromo de « Dimtsi Hafash », les neuf journalistes ont finalement été libérés sous caution. Mais on continuait à les surveiller, leurs lignes téléphoniques étaient sur table d’écoute et il leur était interdit de sortir d’Asmara, la capitale.
Au début de juin, RSF avait rapporté qu’une journaliste employée de la télévision d’État – une des neuf journalistes arrêtés en novembre – était détenue dans une base militaire. Fathia Khaled, présentatrice au service en langue arabe de « Eri-TV », a été arrêtée après être entrée en contact avec une ou plusieurs personnes qui se sont enfuies au Soudan, a précisé une source.
RSF rapporte le 6 juin que Eyob Kessete, lui aussi du groupe des neuf arrêtés en novembre, l’avait été au moment où il tentait d’entrer en Éthiopie. Journaliste au service en langue amharique de « Dimtsi Hafash », Kessete a été enfermé dans un container de métal au centre de détention de May Srwa.
Parmi les centaines de prisonniers politiques d’Érythrée se trouvent au moins 13 journalistes détenus depuis septembre 2001 sans jugement, au secret et en des lieux inconnus. RSF croit qu’au moins quatre d’entre eux sont morts en détention. En mars, deux autres employés du ministère de l’Information ont été arrêtés : Ibrahim Abdella, des archives musicales de « Eri-TV », et un employé des archives du service des nouvelles.
Consulter les sites suivants :
– RSF, à propos de Kidane :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=22839
– CPJ, à propos de Kidane :
http://www.cpj.org/news/2007/africa/eritrea10july07na.html
– Rapport de 2006 de RSF sur l’Érythrée (extrait) :
http://www.awate.com/portal/content/view/4461/6/
– Reuters, à propos de Fathia Khaled (avec réponse du gouvernement) :
http://tinyurl.com/2xsvm7 /
– RAP 21 (Réseau Africain pour la presse du XXIe siècle) : http://www.rap21.org/article19073.html?var_recherche=eritrea
– Action conjointe de l’IFEX (avril) :
http://ifex.org/fr/content/view/full/82552/
(10 juillet 2007)