Une universitaire irano-américaine, emprisonnée en Iran depuis plus de trois mois, a été remise en liberté sous caution la semaine dernière, à la suite des protestations de militants et de groupes internationaux de défense des droits de la personne. Mais elle risque toujours d’être inculpée de mettre en danger la sécurité nationale de l’Iran et […]
Une universitaire irano-américaine, emprisonnée en Iran depuis plus de trois mois, a été remise en liberté sous caution la semaine dernière, à la suite des protestations de militants et de groupes internationaux de défense des droits de la personne. Mais elle risque toujours d’être inculpée de mettre en danger la sécurité nationale de l’Iran et ne peut quitter le pays.
Haleh Esfandiari, directrice du programme du Moyen-Orient du Woodrow Wilson International Center for Scholars, basé à Washington, se trouvait en Iran pour voir sa mère lorsqu’on l’a empêchée de sortir du pays en décembre dernier. Elle a été interrogée à de nombreuses reprises sur son travail avant d’être arrêtée en mai. Sa détention à la redoutable prison de Téhéran venait tout juste de franchir le cap des 100 jours lorsqu’elle a été relâchée le 21 août contre trois milliards de rials (320 000 $ US).
Bien qu’Amnesty International USA ait salué la libération d’Esfandiari, « les conditions de sa remise en liberté demeurent suspectes », dit Amnesty. « Beaucoup de questions restent sans réponse, notamment celles de savoir si les autorités iraniennes vont lui permettre de quitter le pays et si elle a été maltraitée en détention. »
Le mois dernier, la télévision iranienne avait diffusé un reportage dans lequel Esfandiari aurait apparemment « avoué » qu’un réseau de militants étrangers complotait en vue de renverser le gouvernement iranien à l’occasion d’une « révolution de velours ». Mais Human Rights Watch, Amnistie Internationale et d’autres groupes de droits de la personne affirment que la déclaration a été obtenue sous la contrainte des autorités iraniennes.
Comme Esfandiari, trois autres irano-américains ont été arrêtés récemment ou empêchés de sortir du pays. Il s’agit de Kian Tajbakhsh, consultant pour l’Open Society Institute; Parnaz Azima, correspondant de Radio Farda; et de Ali Shakeri, fondateur du Center for Citizens Peace Building à l’Université de la California, campus d’Irvine. ARTICLE 19, Index on Censorship et le PEN d’Angleterre, ainsi qu’Amnistie, Freedom House et Human Rights Watch, appellent à leur remise en liberté inconditionnelle.
Des milliers de militants ont déjà pris des mesures par l’intermédiaire des sites web « Free Haleh Esfandiari » et « Free Kian Tajbakhsh ». On peut trouver des pétitions à :
– Campagne pour obtenir la libération de Haleh :
http://www.freehaleh.org/category/petition/
– Campagne pour obtenir la libération de Kian : http://www.freekian.org/petition/
Consulter les sites suivants :
– Déclaration conjointe d’ARTICLE 19, d’Index on Censorship et du PEN d’Angleterre : http://tinyurl.com/35pthv
– Freedom House : http://tinyurl.com/34ymyf
– Amnistie Internationale : http://tinyurl.com/2k3gne
– Human Rights Watch, à propos des aveux télévisés : http://tinyurl.com/39jyyd
– « Communiqué de l’IFEX » sur les détenteurs de la double nationalité américano-iranienne : http://tinyurl.com/3ba8ht
– Wilson Center, à propos d’Esfandiari : http://tinyurl.com/2azazk
(28 août 2007)