Les groupes de défense de la liberté de la presse ont salué le refus, par le président du Kenya, Mwai Kibaki, de ratifier un projet de loi sur les médias qui aurait contraint les reporters de divulguer leurs sources devant les tribunaux. Un des groupes membres de l’IFEX au Kenya, le Media Institute, menait une […]
Les groupes de défense de la liberté de la presse ont salué le refus, par le président du Kenya, Mwai Kibaki, de ratifier un projet de loi sur les médias qui aurait contraint les reporters de divulguer leurs sources devant les tribunaux. Un des groupes membres de l’IFEX au Kenya, le Media Institute, menait une vigoureuse campagne contre ce projet de loi.
Le président Kibaki a déclaré qu’il refusait de ratifier le projet de loi au motif qu’une modification apportée à la dernière minute, limitant la confidentialité des sources, posait un « obstacle à la liberté de la presse » et allait à l’encontre des « efforts démocratiques » déployés au Kenya ces dernières années. Aux termes de la modification, les journalistes auraient être forcés d’identifier pour la police ou les tribunaux leurs sources ou des personnes non identifiées citées dans leurs reportages.
Un consensus avait été atteint lors de la rédaction du projet de loi, mais un parlementaire, Karue Muriuki, a ajouté l’amendement controversé à la dernière minute, avant l’adoption du projet le 2 août.
L’annonce du président Kibaki est arrivée une semaine après que plus de 300 journalistes portant sur la bouche un bâillon noir eurent défilé en silence dans la capitale du Kenya pour dénoncer la proposition de loi, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Plusieurs stations de radio ont aussi décliné de présenter leurs bulletins de nouvelles du matin, diffusant plutôt de la musique ou des émissions de variétés.
D’après Associated Press (AP), les journalistes du Kenya qui ont recours à des sources anonymes ont mis au jour quelques-uns des pires scandales du pays, comme l’affaire Goldenberg, lorsque le gouvernement a été fraudé de millions de dollars pour de l’or et des exportations de pierres précieuses fictives pendant les années 1990.
Le CPJ rapporte que le gouvernement s’apprête aussi à retirer un autre projet de loi sur les médias pour le reformuler. Le projet de loi sur les Communications du Kenya contenait des restrictions sur la propriété des médias et certaines dispositions qui attribuaient au gouvernement des pouvoirs étendus de perquisition et de saisie sans mandat judiciaire ni approbation parlementaire, sur la base de doutes ou de menaces pour la sécurité nationale.
Consulter les sites suivants :
– « Communiqué de l’IFEX » sur le projet de loi sur les médias : http://tinyurl.com/32x6cn
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=23197
– CPJ : http://tinyurl.com/39vq9w
– CPJ, à propos des protestations : http://tinyurl.com/2m63kp
– Fédération internationale des journalistes : http://tinyurl.com/2no5m2
– AP : http://tinyurl.com/39ogj7
(28 août 2007)