La libre expression au Brésil « a besoin d’une protection et d’action immédiates », constate une mission d’ARTICLE 19 dans le pays. Bien que le groupe ait cerné quelques bonnes pratiques du gouvernement et constaté l’existence d’une société civile dynamique pendant le séjour d’une semaine que la mission a effectué en août, ARTICLE 19 s’est […]
La libre expression au Brésil « a besoin d’une protection et d’action immédiates », constate une mission d’ARTICLE 19 dans le pays.
Bien que le groupe ait cerné quelques bonnes pratiques du gouvernement et constaté l’existence d’une société civile dynamique pendant le séjour d’une semaine que la mission a effectué en août, ARTICLE 19 s’est dit « extrêmement préoccupé par la situation de la liberté d’expression au Brésil ».
Les lois sur les médias remontent aux années 1960, alors que le pays vivait sous une dictature militaire – elles sont donc à la fois répressives et technologiquement dépassées. L’accès à l’information est garanti aux termes de la Constitution de 1988, mais il reste encore à faire adopter une loi fédérale parce qu’il n’y a aucune réglementation qui prévoie des lignes directrices et des échéances applicables.
En matière de radiodiffusion indépendante, il y a peu de politiques de réglementation, ce qui entraîne la forte concentration de la propriété des médias – selon ARTICLE 19, six réseaux privés de télévision détiennent 92 pour 100 des téléspectateurs. Le gouvernement fédéral dit qu’il mettra sur pied une chaîne de télévision publique d’ici la fin de l’année, mais il n’y a pas de système d’ensemble de radiodiffusion qui oeuvre comme service public. Un radiodiffuseur communautaire, entre-temps, doit attendre en moyenne trois ans et demi pour obtenir un permis à cause d’un processus long, inefficace et punitif.
Le nombre élevé des poursuites civiles en diffamation mène à l’autocensure dans les salles de nouvelles du Brésil, les journalistes essayant d’éviter de coûteuses procédures judiciaires. Les juristes et les journalistes locaux estiment qu’il y a, à l’heure actuelle, une poursuite civile en moyenne par journaliste qui travaille pour les cinq grands groupes de communications dans le pays.
En outre, la violence contre les journalistes demeure un problème, en particulier dans les régions du nord, mais elle est sous-estimée et n’est pas documentée de manière systématique.
ARTICLE 19 recommande une série d’actions, y compris l’adoption d’un cadre juridique approprié et d’un régime d’accès à l’information, la création d’un système de radiodiffusion publique, l’appui à la radiodiffusion communautaire et des enquêtes appropriées sur les cas de violence.
Lire le rapport intégral ici :
– en anglais : http://tinyurl.com/yruezk
– en portugais : http://tinyurl.com/2hffwt
(4 septembre 2007)