Après l’homicide d’un huitième journaliste en Somalie cette année, le 19 octobre 2007, Reporters sans frontières (RSF) lance un appel urgent à des mesures internationales contre le gouvernement somalien. Bachar Nur Gedi, directeur intérimaire de « Shabelle Media Network » – deuxième réseau d’information en importance dans la Corne de l’Afrique – est devenu le […]
Après l’homicide d’un huitième journaliste en Somalie cette année, le 19 octobre 2007, Reporters sans frontières (RSF) lance un appel urgent à des mesures internationales contre le gouvernement somalien. Bachar Nur Gedi, directeur intérimaire de « Shabelle Media Network » – deuxième réseau d’information en importance dans la Corne de l’Afrique – est devenu le troisième propriétaire de médias à être assassiné par des inconnus dans la capitale.
« Les journalistes abandonnés par les autorités somaliennes et leurs partenaires sont devenus des cibles stratégiques faciles à approcher », dit RSF. « Les uns après les autres, les patrons des grands médias du pays sont éliminés. » RSF condamne également la poursuite des arrestations arbitraires de journalistes par les autorités locales et fédérales.
Selon le Syndicat national des journalistes somaliens (National Union of Somali Journalists, NUSOJ), de jeunes hommes armés ont fait feu à plusieurs reprises sur Gedi, qui se trouvait à l’extérieur de son domicile de Mogadishu et dont la mort a été instantanée. « Nous avons affaire à un homicide intentionnel, commis pour des motifs politiques », dit le NUSOJ.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte que Gedi rentrait chez lui après s’être terré, avec d’autres employés, pendant une semaine au quartier général de la station, en raison de menaces, indiquent les journalistes qui ont parlé à sa famille. De son exil à Londres, le président de Shabelle, Abdimaalik Youssouf, a déclaré que plus d’une dizaine d’employés étaient restés à l’intérieur parce qu’ils craignaient pour leur vie.
Selon le NUSOJ, cinq journalistes ont été arrêtés le jour même du meurtre, trois d’entre eux de « Radio Garowe » au Puntland, le bastion du nord-est du président du gouvernement de transition, Abdullahi Youssouf Ahmed. Selon des journalistes locaux, une entrevue de l’ancien chef de la sécurité du président, qui a rompu avec Ahmed, serait à l’origine des arrestations au Puntland. Deux journalistes ont été relâchés par la suite, mais les autorités ont fermé la station et retiennent toujours le troisième journaliste.
Deux autres journalistes ont été arrêtés à Mogadishu, dont un membre du NUSOJ, Abdirashid Abdulle Abikar, un reporter local de l’Agence France-Presse (AFP), qui a été détenu brièvement après avoir photographié des blessés dans un hôpital.
Les reportages critiques de « Radio Shabelle » en ont fait la cible d’attaques fréquentes du gouvernement et des forces d’opposition connues sous le nom de Tribunaux islamiques, selon ce que rapporte le Réseau des défenseurs des droits de la personne dans l’Est et la Corne de l’Afrique (East and Horn of Africa Human Rights Defenders Network, EHAHRD-Net). Plus d’une dizaine de journalistes ont été arrêtés cette année et cinq autres ont été agressés et dévalisés, rapporte l’AFP. Des dizaines de journalistes ont fui la Somalie ces derniers mois, ajoute le EHAHRD-Net.
Consulter les sites suivants :
– NUSOJ/RSF, à propos de Radio Shabelle :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=24098
– CPJ : http://tinyurl.com/2hyynt
– RSF/NUSOJ, à propos de Radio Simba :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=23947
– AFP/Media Channel : http://tinyurl.com/3yjeln
– Shabelle Media Network : http://www.shabelle.net/news/english.htm
– Rapport capsule de Human Rights Watch :
http://ifex.org/en/content/view/full/87163/
(23 octobre 2007)