Au début de l’année prochaine, la Cour communautaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devrait rendre un jugement dans une poursuite intentée contre le gouvernement de la Gambie au nom du journaliste Chief Ebrima Manneh, rappelle la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (Media Foundation for West Africa, […]
Au début de l’année prochaine, la Cour communautaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devrait rendre un jugement dans une poursuite intentée contre le gouvernement de la Gambie au nom du journaliste Chief Ebrima Manneh, rappelle la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (Media Foundation for West Africa, MFWA). Manneh a été arrêté en juillet 2006 et est détenu au secret depuis ce temps.
Des situations comme celle de Manneh ont conduit les groupes de défense des droits de la personne et d’autres organisations de la société civile d’Afrique de l’Ouest et de l’extérieur de l’Afrique de l’Ouest à se rencontrer pour réagir à la répression des médias et aux violations des droits de la personne en Gambie.
Une réunion organisée par la MFWA et ses partenaires à Accra, au Ghana, les 8 et 9 novembre, s’inscrivait dans le cadre de la campagne visant à mettre fin à l’impunité et aux violations les plus grossières des droits de la personne, qui ont marqué le régime du président Yahya Jammeh, au pouvoir depuis treize ans. Manneh est l’un des nombreux journalistes gambiens arrêtés et torturés par le gouvernement du président Jammeh, ou forcés de fuir le pays, en particulier depuis le coup d’État avorté de 2006.
Les participants ont consenti à entreprendre des poursuites civiles et pénales contre les autorités gambiennes devant des tribunaux locaux, régionaux et internationaux relativement à des affaires d’exécutions extrajudiciaires, de torture et de fermeture arbitraire des médias. D’après la MFWA, le cas de Manneh devant le tribunal de la CEDEAO constitue la première fois que des médias traînent un gouvernement africain devant les tribunaux à l’échelle continentale et sous-régionale. La MFWA espère que la CEDEAO exercera des pressions auprès du gouvernement gambien afin d’obtenir sa remise en liberté immédiate.
« Nous croyons qu’il s’agit là d’un test très important pour toute l’Afrique – à savoir si les mécanismes que nous avons mis en place pour obtenir justice dans des affaires relatives aux droits de la personne agissent ou non dans l’esprit et les intérêts du peuple africain », a déclaré au micro de la Voix de l’Amérique le directeur général de la MFWA, Kwame Karikari.
La MFWA a depuis entamé devant la CEDEAO une autre poursuite contre le gouvernement gambien, cette fois à propos de la détention et de la torture illégales du journaliste Musa Saidykhan.
Les participants ont aussi demandé aux pays de la région, en particulier le Nigéria, le Ghana, le Sénégal et le Togo, dont des citoyens ont été assassinés en 2005 par les autorités gambiennes, de cibler le président Jammeh et son gouvernement en boycottant leurs entreprises, en décrétant des interdictions de visas et de voyage et en cessant l’aide étrangère à l’armée du pays et à ses agences de sécurité.
Des protestations sont en outre prévues en Gambie et devant les ambassades à travers le monde à l’occasion des Journées africaine et internationale des droits de la personne et dans d’autres grandes réunions régionales.
Pour plus de renseignements sur la campagne, aller à : http://tinyurl.com/2txs46
Consulter les sites suivants :
– MFWA, à propos de Manneh : http://tinyurl.com/2fu7uh
– MFWA, à propos de Saidykan : http://tinyurl.com/2x4jhr
– Voix de l’Amérique : http://tinyurl.com/yq5sg9
(4 décembre 2007)