Un caméraman de la télévision a été abattu le 5 janvier tandis que déferle une vague de criminalité à Maceió, dans le nord-est du Brésil, rapportent ARTICLE 19 et Reporters sans frontières (RSF). Walter Lessa de Oliveira, caméraman à « TV Assembléia », la station de télévision de la législature de l’État d’Alagoas, a été […]
Un caméraman de la télévision a été abattu le 5 janvier tandis que déferle une vague de criminalité à Maceió, dans le nord-est du Brésil, rapportent ARTICLE 19 et Reporters sans frontières (RSF).
Walter Lessa de Oliveira, caméraman à « TV Assembléia », la station de télévision de la législature de l’État d’Alagoas, a été abattu par des individus circulant à bord d’une voiture tandis qu’il attendait à un arrêt d’autobus aux limites de la ville de Maceió, capitale de l’Alagoas. D’après RSF, la police a identifié le tueur, qui serait un trafiquant de drogue surnommé « Aranha » (« l’Araignée »).
Le vengeance serait le motif le plus vraisemblable, indique RSF : Oliveira avait filmé des séquences d’Aranha qui ont été retransmises à la télévision d’État. Mais la police n’écarte pas la possibilité que Oliveira ait été abattu pour avoir résisté à une tentative de vol, bien que rien ne lui ait été dérobé.
« Le nord-est du Brésil reste une région à haut risque pour les journalistes », dit RSF. « Sans essayer de présumer des résultats de l’enquête, nous pensons qu’il est tout à fait plausible qu’il s’agisse d’un acte de vengeance de la part d’un trafiquant de drogue, compte tenu surtout que le crime organisé est très actif dans cette région. »
D’après RSF, la mort d’Oliveira survient au beau milieu d’une recrudescence de la criminalité armée à Maceió, alors que 16 personnes ont été assassinées entre le 5 et le 7 janvier. La police de l’État est en grève depuis cinq mois pour obtenir des augmentations de salaire, et les autorités semblent impuissantes à juguler la vague de crimes.
ARTICLE 19 rapporte qu’en 2007 un journaliste a été assassiné et deux autres ont été blessés par balles parce qu’ils enquêtaient sur le crime organisé dans le pays, mais le nombre pourrait être sous-estimé parce que le Brésil manque d’une « surveillance nationale appropriée ».
Oliveira était l’ancien directeur du syndicat des journalistes d’Alagoas, et il avait travaillé à « TV Gazeta » pendant plus de 20 ans.
Consulter les sites suivants :
– ARTICLE 19 : http://tinyurl.com/39zo67
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=24979
(15 janvier 2008)