En décembre, Hu Jia, l’un des défenseurs les plus éminents des droits de la personne de Chine, a de nouveau défrayé les manchettes internationales. Il a été arrêté et inculpé d’incitation à la subversion du gouvernement chinois, son seul crime ayant été de parler « honnêtement de l’emprise étouffante qui s’abat sur la dissidence en […]
En décembre, Hu Jia, l’un des défenseurs les plus éminents des droits de la personne de Chine, a de nouveau défrayé les manchettes internationales. Il a été arrêté et inculpé d’incitation à la subversion du gouvernement chinois, son seul crime ayant été de parler « honnêtement de l’emprise étouffante qui s’abat sur la dissidence en prévision des Jeux Olympiques », déclare Human Rights Watch.
Ce que l’on sait moins, c’est que sa femme, Zeng Jinyan, également championne des droits de la personne et blogueuse, est en même temps assignée à domicile à Pékin, avec son bébé d’un mois. Et que c’est peut-être son blogue, sur lequel elle parle de la vie qu’ils partagent, faite de surveillance, de menaces et de harcèlement, qui a attiré la publicité internationale sur le sort de son mari.
Cette année, centième anniversaire de la Journée internationale des Femmes, le PEN International souligne le travail de Zeng et de deux autres écrivaines en Chine qui continuent à écrire en dépit d’immenses risques personnels, Tsering Woeser et Li Jianhong.
L’écrivaine tibétaine Tsering Woeser est née au Tibet mais, ayant vécu son enfance sous la Révolution culturelle, n’a jamais appris à lire et à écrire dans sa langue maternelle. Cela ne l’a pas empêchée de vouloir que les Chinois « apprennent la vérité sur l’histoire, la culture, la religion et les traditions du Tibet ». Ses livres sont interdits en Chine continentale, ses deux blogues ont été fermés, elle est sans emploi et ses mouvements sont parfois limités. Et pourtant, elle est très connue maintenant comme l’un des écrivains les plus respectés de Chine sur le Tibet.
L’écrivaine pigiste chinoise sur Internet Li Jianhong (« Xiao Qiao ») est une dissidente marquante de Shanghai et une militante bruyante de la liberté d’expression et de la presse. Deux sites web chinois indépendants qu’elle a fondés et qu’elle rédige sont bloqués à l’heure actuelle. Elle a été soumise à un intense harcèlement policier à cause de ses écrits très critiques publiés en ligne et de ses activités de dissidente non violente.
Le PEN International vous invite à protester contre les restrictions imposées à chacune de ces femmes, qui recherchent toujours outre-mer des sites web, des éditeurs et des médias d’informations étrangers pour se faire entendre – surtout pendant la période actuelle d’attaques contre la dissidence, juste avant les Olympiques.
Mêlée à cette répression, « qui vise à faire taire ceux qui pourraient tenter d’utiliser les Jeux comme tremplin pour critiquer les autorités, il y a la peur que ces trois femmes courent de plus en plus le risque d’être arrêtées et jetées en prison pour longtemps », prévient le PEN International.
Pour envoyer un appel, aller à : http://pen.org/viewmedia.php/prmMID/1917/prmID/172
Ne manquez pas le « Communiqué » de la semaine prochaine, où vous pourrez prendre connaissance des activités que les membres de l’IFEX auront organisées pour souligner la Journée internationale des Femmes, et branchez-vous en ligne le 8 mars sur le site de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) pour suivre les 24 heures de programmation par des femmes qui s’adressent aux femmes : http://www.march8.amarc.org/
(Photo : Zeng Jinyan en compagnie de son mari Hu Jia et de leur bébé. Photo courtoisie du PEN International)
(4 mars 2008)