Rompant de façon historique avec la tradition, la Chambre des Lords du Royaume-Uni a voté l’abolition des lois qui criminalisaient le blasphème contre le Christianisme, selon ce que rapportent ARTICLE 19 et les dépêches. La Chambre haute a voté en effet le 5 mars, par 148 voix contre 87, l’abolition des lois séculaires sur le […]
Rompant de façon historique avec la tradition, la Chambre des Lords du Royaume-Uni a voté l’abolition des lois qui criminalisaient le blasphème contre le Christianisme, selon ce que rapportent ARTICLE 19 et les dépêches.
La Chambre haute a voté en effet le 5 mars, par 148 voix contre 87, l’abolition des lois séculaires sur le blasphème et la diffamation blasphématoire.
« Alors que les lois sur le blasphème sont depuis longtemps tombées en désuétude en Angleterre, leur simple existence porte ombrage à la libre expression au Royaume-Uni et envoie aux autres pays le signal que de telles lois sont acceptables », dit ARTICLE 19, qui demande depuis longtemps l’abrogation des lois sur le blasphème parce qu’elles limitent la critique légitime de la religion.
On ne compte que quatre poursuites réussies intentées depuis 1676 en vertu de ces lois. Les partisans de l’abolition des lois font valoir que ces lois sont désuètes et qu’elles ont en fait été remplacées par la Loi de 2006 sur la haine raciale et religieuse, qui criminalise l’incitation à la haine contre toute religion.
Les rumeurs d’abolition du blasphème suscitent la crainte que le Royaume-Uni s’engage dans une direction « séculière ». Dans une lettre conjointe adressée au Secrétaires aux Communautés avant la tenue du vote, les archevêques de l’Église d’Angleterre ont déclaré avoir « de sérieuses réserves quant à la sagesse de légiférer à ce moment-ci ». Bien qu’ils ne s’opposent pas à l’abolition du blasphème, les archevêques ont fait valoir que cette abolition ne doit pas être considérée comme un « geste de sécularisation » ou comme un permis général d’attaquer ou d’insulter les croyances religieuses et les croyants.
Les archevêques disent qu’il est encore trop tôt pour savoir avec certitude comment le nouveau délit d’incitation à la haine religieuse sera utilisé en pratique, et que les lois porteuses d’une « importante charge symbolique » ne doivent pas être modifiées à la légère.
L’amendement sera déposé devant la Chambre des communes dans le courant de l’année dans le cadre d’un projet de loi plus vaste sur la justice pénale et l’immigration, qui devrait être adopté parce qu’il a l’aval du gouvernement.
ARTICLE 19 demande au Parlement d’abroger les crimes, tout aussi surannés, de diffamation pénale et de sédition.
Consulter les sites suivants :
– ARTICLE 19 : http://tinyurl.com/3bloyr
– BBC : http://tinyurl.com/2mqfsq
– Cybercast News Service : http://tinyurl.com/36s2d3
– « The Guardian », « Archbishops question timing of plans to abolish blasphemy laws » (Les archevêques remettent en question l’opportunité des projets d’abolition du blasphème) : http://tinyurl.com/3e2vw5
(11 mars 2008)