Human Rights Watch appelle le gouvernement indonésien à libérer neuf militants de Papouasie Occidentale arrêtés pour avoir déployé le drapeau étoilé papou, et qui pourraient devoir répondre à des accusations de rébellion. Les neuf personnes ont été arrêtées le 13 mars lors d’une manifestation de protestation contre une loi de 2007 qui interdit d’arborer des […]
Human Rights Watch appelle le gouvernement indonésien à libérer neuf militants de Papouasie Occidentale arrêtés pour avoir déployé le drapeau étoilé papou, et qui pourraient devoir répondre à des accusations de rébellion.
Les neuf personnes ont été arrêtées le 13 mars lors d’une manifestation de protestation contre une loi de 2007 qui interdit d’arborer des symboles séparatistes, notamment les drapeaux. Selon les dépêches, un porte-parole de la police nationale a déclaré que les neuf prévenus avaient déployé au cours de la manifestation le drapeau séparatiste illégal de la « Papouasie libre ».
« Déployer un drapeau pendant une manifestation constitue un geste non violent, mais en Indonésie cela peut vous mener directement en prison », dit Human Rights Watch. « Si l’Indonésie veut être reconnue comme pays respectueux des droits, elle doit cesser d’emprisonner les gens pour des gestes d’expression pacifique. »
Depuis longtemps, l’Indonésie se montre chatouilleuse lorsqu’il est question des mouvements séparatistes. La réglementation gouvernementale interdit le déploiement du drapeau papou à étoile en Papouasie, le drapeau « Benang Raja » de la République des Moluques du Sud (RMS) à Ambon, et celui du Croissant de Lune en Aceh.
Human Rights Watch rapporte que deux manifestants de l’indépendance dans la province orientale des Moluques ont été condamnés à 15 à 17 ans de prison le 12 mars pour avoir eu en leur possession le drapeau de la RMS.
Selon les dépêches, plusieurs autres personnes des Moluques attendent leur procès pour avoir déployé le drapeau de la RMS lors d’une cérémonie de bienvenue du président de l’Indonésie, Susilo Bambang Yudhoyono.
L’Indonésie a acquis en 1969 la souveraineté sur la Papouasie, ancienne colonie hollandaise située dans la moitié ouest de l’île de la Nouvelle Guinée, après un vote partout considéré comme truqué. Les Papous accusent depuis longtemps l’armée indonésienne de violer les droits de la personne dans la province et se plaignent que le gros des revenus tirés des richesses naturelles prend le chemin de Djakarta.
Consulter les sites suivants :
– Human Rights Watch : http://tinyurl.com/2nchh8
– Human Rights Watch, « Protest and Punishment: Political Prisoners in Papua » (Protestation et châtiment : Les prisonniers politiques en Papouasie) (rapport de février 2007) : http://tinyurl.com/2qxh9p
– Affaires passées de militants emprisonnés : http://tinyurl.com/2jkh9c
– AFP, via News.com.au : http://tinyurl.com/396ozj
(25 mars 2008)