Un caméraman d’Al-Jazirah, détenu sans jugement pendant six ans à la prison militaire américaine de Guantánamo, a été remis en liberté le 1er mai, rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Reporters sans frontières (RSF) et la chaîne Al-Jazirah. Sami al-Haj, Soudanais de naissance, qui éprouve des […]
Un caméraman d’Al-Jazirah, détenu sans jugement pendant six ans à la prison militaire américaine de Guantánamo, a été remis en liberté le 1er mai, rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Reporters sans frontières (RSF) et la chaîne Al-Jazirah.
Sami al-Haj, Soudanais de naissance, qui éprouve des problèmes de santé après une grève de la faim qui a commencé en janvier 2007, est arrivé le 2 mai à Khartoum, capitale du Soudan, à bord d’un avion militaire américain, en compagnie de deux autres prisonniers soudanais de Guantánamo. Il a été immédiatement transporté à l’hôpital.
« Je suis très heureux de me trouver au Soudan, mais très triste à cause de la situation de nos frères qui restent à Guantánamo. Les conditions de Guantánamo sont très, très mauvaises et se dégradent un peu plus chaque jour », a déclaré al-Haj de son lit d’hôpital à la chaîne Al-Jazirah.
« Notre condition humaine, notre dignité humaine a été violée, et le gouvernement des États-Unis est allé au-delà de toutes les valeurs humaines, de toutes les valeurs morales, de toutes les valeurs religieuses. À Guantánamo… les rats sont traités plus humainement. »
Al-Haj a été arrêté en décembre 2001 par les forces de sécurité pakistanaises près de la frontière afghane, où il couvrait le combat mené par les États-Unis pour expulser les Talibans. Il a été remis à l’armée américaine, puis transféré à Guantánamo en juin 2002. Aucune accusation n’a été portée contre lui, bien qu’il ait été accusé d’être un « combattant ennemi », de travailler comme porteur d’argent pour des groupes armés et de porter assistance à al-Qaïda.
Al-Haj est le seul journaliste connu détenu à Guantánamo. Les membres de l’IFEX ont organisé au fil des ans un certain nombre de protestations pour obtenir sa libération.
Selon le CPJ, dix journalistes ont été détenus par l’armée américaine pendant de longues périodes, puis relâchées sans qu’aucune accusation ne soit portée. Le 16 avril, le photographe Bilal Hussein, d’Associated Press, a été remis en liberté en Irak, après avoir été détenu deux ans en prison par les Américains. Un journaliste du réseau de télévision canadien CTV, Jawed Ahmad, est détenu depuis octobre dernier à la base aérienne de Bagram, en Afghanistan.
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://tinyurl.com/5fzlxl
– Rapport spécial du CPJ sur al-Haj, « The Enemy? » (octobre 2006) : http://tinyurl.com/355qyz
– FIJ : http://tinyurl.com/6pghgw
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=26785
– Al-Jazirah : http://tinyurl.com/56k9og
(6 mai 2008)