Deux journalistes irakiens ont été tués la semaine dernière dans des incidents séparés, ce qui ajoute au dossier catastrophique de l’Irak comme le pays le plus meurtrier pour les médias du monde, indiquent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF). Un caméraman de […]
Deux journalistes irakiens ont été tués la semaine dernière dans des incidents séparés, ce qui ajoute au dossier catastrophique de l’Irak comme le pays le plus meurtrier pour les médias du monde, indiquent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Un caméraman de la station de télévision « Afaq », Wisam Ali Ouda, a été abattu le 21 mai au moment où il rentrait chez lui à Al-Obeidi, un district du nord-est de Bagdad. Selon des membres de l’IFEX, des témoins ont affirmé que Ouda avait été abattu par un « tireur d’élite américain ». Les affrontements entre soldats américains et éléments de la milice chiite font rage depuis une semaine dans ce district de Bagdad. « Afaq TV » est affiliée au parti chiite « Al-Dawa » du premier ministre Nouri Al-Maliki.
Selon la FIJ, au moins 20 journalistes et employés des médias ont été tués par les forces armées américaines depuis le début de l’invasion en 2003. « Ce dernier décès ne représente qu’un cas dans la liste, qui s’allonge, des raisons que nous avons d’être inquiets », dit la FIJ. « Les amis, la famille et les collègues des victimes ont le droit de savoir la vérité sur les circonstances entourant ces homicides. »
Quelques jours à peine avant le meurtre de Ouda, la FIJ, qui représente deux syndicats de journalistes en Irak, a demandé une nouvelle enquête sur le ciblage des employés des médias par les forces américaines. L’appel fait suite aux révélations d’un vétéran de l’armée américaine faites sur le site web Democracy Now!, selon qui l’Hôtel Palestine de Bagdad, qui était un centre de médias pour les reporters non incorporés dans les forces combattantes, qui avait été attaqué par les forces américaines en 2003, figurait sur une liste de cibles de l’armée américaine.
Les membres de l’IFEX invitent les autorités américaines à ouvrir immédiatement une enquête sur l’attaque et à en rendre les conclusions publiques.
Le même jour, le cadavre d’un autre journaliste était trouvé dans un champ dans la province de Diyala, avec d’autres cadavres. Haidar Hashim al-Husseini, reporter au quotidien indépendant « Al-Sharq », avait été enlevé à l’extérieur de chez lui le 20 mai. Son corps était ligoté; il avait été abattu d’un projectile à la tête.
Selon le CPJ, au moins 127 journalistes et 50 travailleurs des médias ont été tués en Irak depuis le début de l’invasion dirigée par les États-Unis, en mars 2003, ce qui en fait le conflit le plus meurtrier pour la presse. Environ 90 pour 100 des personnes décédées dans le monde des médias sont des Irakiens.
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://tinyurl.com/3rbrmu
– FIJ : http://tinyurl.com/3l5jhn
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=27140
– Democracy Now! : http://tinyurl.com/52fkjr
(27 mai 2008)