Depuis plus de 40 ans, la Mafia vise les journalistes qui tentent de mettre à nu les activités criminelles de l’organisation, indique un chien de garde italien des médias. Dans un nouveau dossier, le groupe de défense des droits Sécurité et liberté de l’information (ISF), basé en Italie, indique que neuf journalistes ont été assassinés […]
Depuis plus de 40 ans, la Mafia vise les journalistes qui tentent de mettre à nu les activités criminelles de l’organisation, indique un chien de garde italien des médias.
Dans un nouveau dossier, le groupe de défense des droits Sécurité et liberté de l’information (ISF), basé en Italie, indique que neuf journalistes ont été assassinés par la mafia depuis 1960, de Cosimo Cristina, tué en Sicile en 1960, à Beppe Alfano en 1993.
Un grand nombre d’autres journalistes ont été menacés et agressés, dit le rapport, qui énumère quelques-unes des victimes les plus récentes, comme Roberto Saviano, le journaliste et auteur du succès de librairie « Gomorrah », qui a vendu en Italie 1,2 million d’exemplaires et qui a été traduit en plusieurs langues. « Gomorrah » dénonce les activités de l’organisation mafieuse « Camorra » de Naples. Saviano a tenté le mois dernier de louer un appartement à Naples mais il a été forcé d’aller ailleurs, en raison des pressions des voisins qui craignaient des représailles de la mafia. Saviano lui-même a reçu des menaces sérieuses du clan Casalesi. Selon l’ISF, il vit sous la protection de la police depuis octobre 2006.
Le confrère journaliste Lirio Abbate, qui a été la cible de nombreuses menaces et même d’une tentative d’assassinat à cause de son livre « Les Complices » – aperçu de la collusion entre la mafia et des politiciens – est toujours accompagné de deux gardes du corps. « Bien sûr, la présence de gardes du corps complique mon travail », a-t-il dit à l’ISF. « Je dois trouver d’autres moyens d’obtenir des renseignements. Je ne peux plus aller dans les rues comme j’avais coutume de le faire et rencontrer mes sources en paix.
« Je ne veux pas quitter la Sicile, mais peut-être qu’un jour j’y serai forcé », a-t-il ajouté.
Selon Abbate, au cours des dix à quinze dernières années, la mafia s’est de plus en plus intéressée aux journalistes – en partie parce que les dirigeants de la mafia ne sont plus des fermiers mais des médecins, des politiciens et des diplômés universitaires. « Ils savent où se trouve l’information, et pourquoi il importe de tenter de la manipuler. La violence est la seule pointe de l’iceberg. Les journalistes peuvent aussi céder aux pressions, être corrompus et achetés », dit-il.
L’ISF a lancé récemment un appel à Rome en faveur d’une protection accrue des journalistes qui couvrent les activités de la mafia en Italie. La plupart des menaces viennent de la Camorra de Naples, de la ‘Ndrangheta en Calabre, de la Cosa Nostra en Sicile et de la Sacra Corona Unita dans les Pouilles.
Lire « Dans l’objectif de la Mafia » ici (en italien) :
http://www.isfreedom.org/home1098.htm
Voir également « La vengeance de la mafia » (aussi en italien) :
http://www.isfreedom.org/home1096.htm
Consulter aussi l’ISF : http://www.isfreedom.org/
(17 juin 2008)