Le président de l’Institut pour la liberté et la sûreté des reporters (Institute for Reporter Freedom and Safety, IRFS), le groupe de l’Azerbaïdjan membre de l’IFEX, a été détenu et passé à tabac pendant qu’il était en garde à vue – c’était la deuxième fois en deux jours qu’il avait affaire à la police, rapporte […]
Le président de l’Institut pour la liberté et la sûreté des reporters (Institute for Reporter Freedom and Safety, IRFS), le groupe de l’Azerbaïdjan membre de l’IFEX, a été détenu et passé à tabac pendant qu’il était en garde à vue – c’était la deuxième fois en deux jours qu’il avait affaire à la police, rapporte l’IRFS.
Emin Huseynov couvrait le 14 juin à Bakou un événement organisé pour souligner 80e anniversaire de naissance du révolutionnaire Che Guevara. Des dizaines de policiers ont exécuté un raid contre l’événement et arrêté 20 personnes, dont Huseynov et deux autres membres de l’IRFS, et les ont écroués à un poste de police tout près.
Au poste, Huseynov a protesté contre la prise en photo et des empreintes digitales des détenus. Il a été isolé, interrogé, menacé de mort et frappé à plusieurs reprises à la tête, y compris à coups de crosse de revolver. Il a été hospitalisé après avoir perdu connaissance.
L’IRFS rapporte qu’il a repris conscience mais qu’il est toujours à l’unité des soins intensifs à cause de ses blessures à la tête. Les autres participants à l’événement ont été détenus pendant sept heures.
« Nous sommes horrifiés par cette attaque impudente contre notre collègue Emin Huseynov », déclare le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). « Nous appelons les plus hautes autorités d’Azerbaïdjan à faire enquête sur cet incident et à traduire en justice les personnes responsables. »
Le CPJ a communiqué avec le service de la police où Huseynov était détenu et s’est fait dire qu’« aucun coup n’a été porté. (Huseynov) est allé à l’hôpital de lui-même ». Lorsque le CPJ a demandé comment Huseynov avait-il reçu un tel coup à la tête alors qu’il n’y a pas eu de coup d’administré, la police a déclaré : « Il n’y a pas de commotion cérébrale. Huseynov est un diffamateur. »
Huseynov, qui a pu parler de son lit d’hôpital, a déclaré que la déclaration policière est une « tentative de la part de la police pour camoufler son action illégale. Un tel comportement est typique de la police. »
À peine deux jours auparavant, Huseynov avait été cueilli par des agents de la sécurité d’État devant l’édifice de l’administration présidentielle d’Azerbaïdjan tandis qu’il filmait une manifestation anti-gouvernementale. Il a été relâché plus de deux heures plus tard, et uniquement après que des officiers lui eurent confisqué ses papiers d’identité, effacé les séquences vidéo de la manifestation de protestation et qu’ils l’eurent interrogé sur les activités de l’IRFS et sur ses sources de financement.
Ces derniers mois, les journalistes sont la cible de nombreuses attaques et poursuites pénales intentées par des officiels du régime.
Dans une affaire récente, les autorités ont négligé de mener une enquête exhaustive sur les assauts grossiers contre Agil Khalil, reporter de « Azadlig » qui, en l’espace de trois mois plus tôt cette année, a été battu et poignardé, et a échappé à une tentative d’enlèvement.
Peut-être que les procureurs ont déployé des efforts concertés pour mettre encore plus Khalil en danger, dit le CPJ : ils ont falsifié des renseignements, écarté des éléments de preuve – disant que Khalil n’avait jamais été tabassé – et ils ont diffamé le reporter dans les médias commandités par l’État.
Consulter les sites suivants :
– IRFS : http://www.irfs.az/content/view/892/28/
– CPJ : http://tinyurl.com/5f4866
– CPJ, à propos de Khalil : http://tinyurl.com/5tyqhu
– Page de l’IFEX sur l’Azerbaïdjan : http://tinyurl.com/5scuo9
(17 juin 2008)